Le 29 mai prochain, le Président de la République a souhaité que nous puissions nous exprimer sur le traité constitutionnel européen.
Après s’être construit sur les décombres de la seconde guerre mondiale, l’Europe d’aujourd’hui a dépassé le noyau franco-allemand pour rassembler 25 pays.
Il va de soi que l’organisation institutionnelle actuelle, conçue pour une poignée de pays, ne correspond plus aux besoins et que de toute façon elle ne permet pas un fonctionnement démocratique juste et efficace.
Le traité qui nous est proposé est issu d’un travail voulu par la France et mené par une convention rassemblant des membres de chaque pays, convention présidée par un compatriote, V. Giscard d’Estaing.
Pendant la rédaction de ce traité, de nombreuses avancées ont été obtenues par la France. Voter NON serait non seulement un comble mais se traduirai immédiatement par la stagnation du processus européen, une décrédibilisation de la France et de ses représentants en Europe mais aussi dans le Monde entier.
Comment croire dans la parole de la France si elle n’approuve pas ses propres exigences ?
Nous avons en effet beaucoup obtenu (défense des services publics, démocratie renforcée) et ce texte ne peut être parfait (faut-il que la perfection puisse d’ailleurs exister dans le domaine des constitution).
Il est le résultat d'un compromis entre 25 pays mais où la France a pesé de tout son poids pour que le texte fini soit proche des aspirations nationales.
Ces avancées sont : un Président de la Commission directement élu par le parlement européen qui pourra le révoquer, les parlements nationaux qui auront systématiquement un pouvoir de contrôle que les projets de décision de la commission, le pouvoir de la pétition d’un million d’européen, un Président du Conseil européen élu pour 2 ans et demi (et non plus 6 mois !), un ministre européen des affaires étrangère, des objectifs de progrès social, la charte des droits fondamentaux et pour la première fois la reconnaissances des (chers) services publics (à la Française).
Bien sur, il y a toujours une bonne raison de trouver un point sur lequel on n’est pas d’accord, sur lequel on trouve que c’est trop ou pas assez.
L’occasion d’un débat national permet aussi d’évoquer pour ceux qui ne représentent souvent qu’eux-mêmes d’avoir accès aux médias pour faire entendre d’autres revendications.
Le référendum en France est toujours considéré comme l’occasion de répondre aux questions qui ne sont pas posées et notamment de pouvoir déstabiliser celui qui pose la question : le Président de la République.
Il ne s'agit pas aujourd'hui de décider si on veut plus ou moins d'Europe mais plutôt de fixer les règles démocratiques et les bases juridiques et institutionnelles pour une Europe à 25 avec des orientations sociales et économiques pour la plupart guidées par les exigences françaises.
Voter NON, ce n’est pas révolutionnaire... quand on voit l’aréopage des militants du “non” constitué par Laguiller, Le Pen, Besancenot, De villiers, Emmanuelli... Qui penserait une seconde pouvoir leur confier les clefs de la France, alors celles de l’Europe ?
Dimanche 29 mai, en votant OUI, je ne ferai pas un acte militant imposé par mon mouvement politique.
Dimanche 29 mai, en votant OUI, j’irai voter un OUI réfléchi, raisonné, un OUI d’avenir.
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