La lecture du Carnet de Gérard Gachet de cette semaine (28 octobre 2005) ne manque pas de piment !
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Valeurs Actuelles n° 3596 paru le 28 Octobre 2005 LE CARNET DE GERARD GACHET | |
Quand Sarko se recentre | |
Faudra-t-il remplacer le célèbre dicton “À quoi pense un élu ? À être réélu” par “À quoi pense un homme de droite ? À se recentrer” ? On peut se poser la question en contemplant les dernières évolutions de Nicolas Sarkozy. Voici quelques semaines, il campait solidement sur des positions clairement affirmées : Supersarko combattait la délinquance, refoulait les clandestins, passait les cités au Karcher et réveillait l’UMP. Du coup, il s’installait nettement en tête de la droite, et les sondages le donnaient vainqueur à la présidentielle contre tous les challengers possibles. Aujourd’hui, un rival émerge, le doute surgit, l’image se brouille et la machine à gagner connaît des ratés, comme cette dernière proposition – vite écartée par Dominique de Villepin – de donner aux étrangers le droit de vote aux élections locales. Outre le fait qu’elle désoriente jusqu’à ses proches, cette sortie est totalement inutile : les ressortissants des pays de l’Union européenne ont déjà cette possibilité, les autres étrangers peuvent demander leur naturalisation s’ils veulent devenir français, et leurs enfants nés ici le sont automatiquement à leur majorité. Mais voilà : à un journaliste qui lui demandait récemment « N’êtes-vous pas trop à droite ? », Sarkozy aurait répondu « Pas pour longtemps ! ». Attention au tournis : il précède souvent la chute… | |
Fortes paroles | |
Autre dossier controversé rouvert par le ministre de l’Intérieur : celui de l’islam de France. Il souhaite retoucher la loi de 1905 instituant la séparation de l’Église et de l’État, en particulier pour permettre aux collectivités locales de financer des mosquées. Encore un peu, et il pourrait presque reprendre à son compte les fortes paroles qui suivent. « Ce qu’il faut dire aux Algériens, ce n’est pas qu’ils ont besoin de la France, mais que la France a besoin d’eux. (…) J’affirme que, dans la religion musulmane, rien ne s’oppose au point de vue moral à faire du croyant ou du pratiquant musulman un citoyen français complet. Bien au contraire, sur l’essentiel, ses préceptes sont les mêmes que ceux de la religion chrétienne, fondement de la civilisation occidentale. D’autre part, je ne crois pas qu’il existe plus de race algérienne que de race française… Je conclus : offrons aux musulmans d’Algérie l’entrée et l’intégration dans une France dynamique. Au lieu de leur dire, comme nous le faisons maintenant : “Vous nous coûtez très cher, vous êtes un fardeau”, disons-leur : “Nous avons besoin de vous, vous êtes la jeunesse de la nation”. » Ainsi s’exprimait à la tribune de l’Assemblée nationale, le 28 janvier 1958, un jeune député nommé… Jean-Marie Le Pen. Comme quoi il n’y a pas que Nicolas Sarkozy qui puisse prendre ses électeurs à contre-pied ! |
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