Depuis quelques jours, certains commentateurs ont comparé les événements actuels de violences urbaines à ceux de mai 68.
Pourtant, il n'y a rien de comparable.
Même si les récupérateurs des événements sont nombreux et profitent des circonstances pour essayer de récupérer soit un peu de médiatisation, soit un peu d'argent pour leurs associations, les exacteurs de 2005 n'ont aucune revendication politique et agissent pour des raisons diverses...
En mai 68, la révolte était populaire et un tant soit peu bourgeoise. Les ouvriers réclamaient du pouvoir d'achat dans un pays qui épousait la société de consommation et les étudiants, pas tous issus du milieu prolétaire loin s'en faut, revendiquaient la chute du pouvoir vieillissant et une remise en cause de la société de consommation. Mais après tout, ils avaient un adversaire commun, ce qui est plus pratique pour mener ensemble les combats.
Si la condition des ouvriers n'est guère plus satisfaisante aujourd'hui qu'en mai 68, les étudiants de cette époque, eux, constituent pour la plupart des chefs d'entreprises ou des hauts fonctionnaires actuels.
Depuis quasiment 15 jours, les médias invitent beaucoup de personnes issues des quartiers qui subissent les exactions. Quand ils n'essaient pas de vendre un disque (comme dans l'émission de France 2) ou qu'ils essayent de nous expliquer que les associations locales manquent d'argent, que revendiquent-t-ils ? Des emplois et la fin du racisme hypocrite qui règne dans les entreprises au mieux, la démission de Nicolas Sarkozy au pire.
Cependant, ces personnes sont-elles les exacteurs ?
J'ai le sentiment que non.
Les feux habituels concernaient les poubelles, les cabines téléphoniques, les voitures...
Aujourd'hui on brûle des écoles maternelles, des mcdo, des mairies, des entreprises, des églises, des bus...
Au delà de ces incendies, 2 personnes, sans défense, sont mortes assassinées devant les yeux de leurs familles...
Une femme handicapée s'est faite asperger d'essence dans un bus et une allumette a été allumée, brûlée au 2ème et 3ème degré, elle doit la vie au conducteur de bus lui même brûlé...
Un bébé a été caillassé !! Mais cela ne m'étonne guère quand les 14 juillet nous voyons des gamins jeter des pétards (interdits par arrété municipal) dans les jambes de petits bouts de chou voire même dans les poussettes ! (Faut-il vraiment être crétin !!).
Tout cela ne constitue pas une révolte sociale dans des cités où domine souvent le chômage mais des violences gratuites et criminelles.
Les manifestants de 68 dressaient les barricades en plein jour, nos émeutiers de 2005 attendent la nuit pour agir, se planquent dans les bosquets pour attaquer les bus, déclenchent des feux volontaires pour faire des guet-apens contre les pompiers !
Ces "voyous" ont trouvé un bouc émissaire en Nicolas Sarkozy mais n'ont pas attendu qu'il soit ministre de l'intérieur pour commettre leurs méfaits.
Rien n'excuse cette violence.
Commentaires