La flambée de violence qui a ravagé de nombreux quartiers n'est-elle pas due au mimétisme provoqué par la télévision ?
On peut s'interroger si, dans des esprits fragiles et en quête de notoriété, les images spectaculaires de voitures et d'entreprises incendiées d'une part, et la quasi impunité de ces méfaits d'autre part n'ont pas incité et encouragé la prolifération si rapide de ces événements dans différents quartiers de France voire en Europe...
Certes, il n'est pas question de bâillonner la presse mais on peut légitimement se poser la question de l'opportunité de certains reportages et témoignages...
La télé se comporte comme une loupe et grossit tous les traits.
En donnant des chiffres de voitures brûlées, la TV incite immanquablement à augmenter le score le lendemain, comme un jeu où il faut toujours relever le défi... Cependant, apprécions que les journalistes en aient pris conscience et pris les mesures qui s'imposaient pour cesser cette escalade (France télévision).
Il est cependant dommage que les journalistes ne parlent des banlieues uniquement quand tout va mal.
En instituant la journée des quartiers, Yves Jégo avait souhaité redorer le blason de ces quartiers en souffrance, en mal de reconnaissance et de moyens.
Pourtant, dans ces quartiers montrés par la télévision comme des ghettos invivables, se cotoient des milliers de Français et d'Etrangers qui ne demandent, les uns et les autres, qu'à vivre ensemble dans le respect de chacun. Dans ces quartiers, des enfants réussissent leur scolarité, des entreprises se montent et prospèrent, une vie sociale existe entre voisins, dans les associations...
Il est sûr que cela attire moins d'audimat.... Il faut vendre du papier et attirer des téléspectateurs pour vendre des écrans de pub ....
Dur métier que celui du journaliste qui doit présenter du sensationnel à son directeur de rédaction pour être sûr que son reportage soit retenu.
Les bouclages hâtifs, pour être "dans les clous" de la production, de sujets si épineux conduisent à mener de faibles investigations et donc finissent en des raccourcis insincères qui créent des malaises et le sentiment de mépris au sein de la quasi-unanimité des habitants de ces quartiers!
En diffusant des informations brutes, en orientant les reportages en fonction de ses propres convictions, en ne montrant que quelques secondes d’un événement, en sortant du contexte une phrase ou une action, en cherchant le scoop à tout prix, l’information TV ne prend même pas le temps de se poser les vraies questions et seuls quelques hebdomadaires de la presse écrite comme Le Point, Valeurs actuelles ou Marianne osent aller jusqu’au bout des sujets en présentant les réalités.
Les médias se doivent à plus d'objectivité et doivent aussi se donner vraiment le temps d'exposer les faits dans leur intégralité.
Commentaires