Nicolas Sarkozy répond ce jour par une tribune dans le journal "Le Monde" à tous ceux qui depuis plusieurs jours ont préféré, une fois de plus, excusé le comportement hyper violent d'une toute petite poignée de malfaisants qui perturbent et terrorisent des milliers de nos compatriotes.
Avec justesse, Nicolas Sarkozy a rappelé que "les victimes ont droit à davantage de protection et de compassion que leurs agresseurs ; la loi est faite, avant tout, pour protéger les faibles ; la prévention, qui est indispensable, ne doit pas exclure la répression, chaque fois qu’elle s’avère juste et nécessaire.
Devant les actes de sauvagerie et de vandalisme - je ne fais aucun amalgame entre les voyous et l'immense majorité des jeunes de banlieues qui ne songent qu'à réussir leur vie -, les Français peuvent compter sur la totale détermination du Gouvernement. "
Tribune
Rôle de la police : d’abord arrêter les délinquants !
Par Nicolas Sarkozy
Ministre d'Etat
Ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire
Le Monde du 6 novembre 2005
La France connaît depuis quelques jours une flambée de violences urbaines. Des individus sans foi ni loi n’hésitent plus à tirer à balles réelles sur les représentants de la République, à saccager, piller et brûler des écoles. Un père de famille est battu à mort à coups de pieds et de poings sous les yeux des siens. Une personne handicapée, coincée dans un bus, est aspergée d’essence avant d’être enflammée. Devant ce déferlement de violences gratuites, on est en droit d’attendre de tous du discernement et de la dignité, plutôt qu'une exploitation politicienne des événements.
Faut-il être inconscient et bien peu responsable pour trouver encore le temps de polémiquer quand les fondements de la paix civile et de l’ordre républicain sont en cause et que la vie même de certains de nos compatriotes est menacée ?
Mais puisqu’une tribune hier, a été offerte dans les pages de ce journal, à des propos et des commentaires qui relèvent de la polémique, je ne peux, chargé que je suis de la sécurité et des libertés des Français, me taire.
La stratégie que ce gouvernement met en œuvre maintenant depuis quatre ans est la bonne. Je la défends plus encore aujourd’hui qu’hier, non parce qu’elle serait une stratégie de « droite », mais parce qu’elle est à ce jour la seule qui ait fait ses preuves. Ceux qui la contestent en ce moment pour des raisons purement idéologiques ont la mémoire courte. Les Français, eux, n’ont sans doute pas oublié le triste record de cette politique angélique et calamiteuse : plus de 4,1 millions de crimes et de délits constatés en France en 2002 ! Et déjà, les violences urbaines, ne l'oublions pas ! En deux ans, en nous montrant résolument pragmatiques, nous avons ramené ce chiffre à 3,8 millions, soit presque 8% de moins. Et cette diminution se poursuit cette année encore. En octobre 2005 nous avons enregistré 17 % de crimes et de délits de moins qu'en octobre 2001.
N’ayant tiré aucunes leçons de leurs échecs successifs et de ce vaste mouvement d’exaspération populaire qui a conduit au 21 avril 2002, les socialistes qui avaient la charge de notre sécurité persistent dans l’erreur. Non, nous n’abandonnerons pas le souci d’efficacité et de pragmatisme qui est le nôtre, pour ressortir leur conception hémiplégique de la police de proximité qui n’était en fait que du laxisme et de la faiblesse déguisés.
Je suis favorable à la police de proximité. J'appartenais en 1994 au Gouvernement qui l'a introduite dans notre droit. Et je trouve excellent que la police cultive des liens étroits avec la population, soit à l'écoute de ses besoins, rencontre les associations et les professionnels. Mais, comme je l’ai déjà expliqué à diverses reprises, la police de proximité ne peut se construire au détriment de la police d’investigation et d’interpellation. Ce n’est pas l’une sans l’autre : mais l’une avec l’autre. Je considère que le rôle de la police n'est pas de faire de l'animation sportive. J'ai préféré remobiliser les forces de sécurité sur leur cœur de métier, renforcer leurs moyens d’action, et remettre les victimes au centre de leur mission.
Aujourd’hui, Police et Gendarmerie sont non seulement chargées de maintenir l’ordre, mais aussi d’interpeller les auteurs de crimes et de délits. A chacun son métier. Les médiateurs sont faits pour dialoguer, les forces de l’ordre d'abord pour arrêter les délinquants : c’est peut-être ça le vrai changement et l’origine des affrontements présents. Nous ne tolérons plus les zones « interdites », où le crime organisé et les trafics mafieux règnent en maître et où les honnêtes gens sont obligés de se taire et de baisser les yeux.
De la même façon que nous avons réussi à rétablir la sécurité dans les transports publics, notamment en Ile-de-France, grâce à un renforcement sans précédent des effectifs, nous ramènerons l’ordre et la tranquillité dans ces territoires depuis trop longtemps laissés à l’abandon. Partout sur le sol de la République, et pas seulement dans les beaux quartiers, les Français ont le droit de vivre en sécurité, sans craindre pour leurs biens ou leur intégrité physique. C’est un droit absolu pour chacun d’entre nous.
Et je demande que l'on mesure bien l'enjeu fondamental de la présence de la police dans les banlieues. La police est la police de la République. Elle assure l'ordre de la République. Si elle ne le faisait pas, quel ordre lui succéderait ? Celui des mafias ou celui des intégristes.
Mon nom est conspué dans les rangs des bandes qui terrorisent les quartiers. La belle affaire ! C’est dans l’ordre des choses. Ce qui me choquerait plutôt, c’est qu’ils me portent aux nues.
Manifestement, si les criminels et les voyous n’aiment guère notre politique de sécurité les Français la soutiennent.
Ce que nos concitoyens apprécient depuis 2002, c’est indiscutablement les objectifs clairs de la politique de lutte contre l’insécurité. Celle-ci s’appuie en effet, désormais, sur le bon sens et non plus sur l'idéologie : les victimes ont droit à davantage de protection et de compassion que leurs agresseurs ; la loi est faite, avant tout, pour protéger les faibles ; la prévention, qui est indispensable, ne doit pas exclure la répression, chaque fois qu’elle s’avère juste et nécessaire.
Devant les actes de sauvagerie et de vandalisme - je ne fais aucun amalgame entre les voyous et l'immense majorité des jeunes de banlieues qui ne songent qu'à réussir leur vie -, les Français peuvent compter sur la totale détermination du Gouvernement.
Bonjour,
Enfin quelqu'un qui semble avoir les pieds sur terre. Mais discutez un peu avec les enseignants qui sont quand même aux premières loges pour observer les générations montantes et vous verrez qu'il y a pire que les "anecdotes" relatées dans les posts ci-dessous. Toutefois bravo pour aller trouver des informations à des bonnes sources.
Je voudrais vous dire que j'ai cotoyé de ces jeunes racailles. C'est quasi inévitable quand on a une vingtaine d'années parce que leur idéologie (simpliste) est à la mode. Hélas oui, ces jeunes sont à la mode. Allons donc, ils ne sont pas en manque d'intégration, croyez-moi. MAIS ils sont totalement "drivés" par la TV. Et c'est la TV qui divise les uns et les autres. Ces jeunes ne rêvent que de Porsche et de mannequins esclaves sexuelles. C'est bien cela qui les éloigne du travailleur besogneux (soit 75% des Français). Pas la politique d'intégration. Eux, ils veulent le "living large", et comme ils le veulent tout de suite, et bien il reste le crime. Et ses actes de bravoure. Et si en plus ceux-ci sont médiatisés (encore la TV) alors leur allant est décuplé. Et voilà comment on aboutit à la situation actuelle. Le quart d'heure de célébrité se prolonge comme on peut.
Il est également à la mode de prendre le Français pour un con, un lâche, un benêt. Tous les enfants qui sont dans des écoles primaires et au collège avec une forte mixité sociale le savent. Les enfants français d'origine ceci ou cela, disent je suis 'ceci" ou "cela". Ils ne disent pas "je suis Français". La France est un pays magnifique. Je suis Française et fière de l'être. La France donne tous les moyens nécessaires à chacun de s'intégrer.
Les allocations familiales, l'école et l'université gratuites. Ca, c'est des moyens d'intégration. Maintenant, si chacun préfère se bercer d'illusion devant la télévision et jouer au cowboy, c'est la faute de la télévision, pas de la politique d'intégration.
Si on reparle de discrimination positive, je crois que là, ce sont les Français de souche, n'ayant pas de travail, qui vont descendre dans la rue. De la fermeté, un peu de sérieux, un peu d'autodérision, voilà ce qui manque à ces jeunes de banlieues en mal de publicité.
Merci de votre attention. Et je me permets d'ajouter qu'il faut avoir grandi avec ces jeunes là pour comprendre tout ça sans être sujet à des faux semblants. Cela dit, si vous interrogez les jeunes des lycées actuellement, il y a un conformisme tel dans le discours "officiel" des jeunes qu'on vous dira "ces jeunes sont des victimes" blah blah blah... C'est aussi la peur qui fait tenir ce discours. Personne n'ira se distinguer en disant : "oui, ces mecs-là, ce sont des jeunes avec un excédent de connerie. Et ils se montent la tête parce qu'ils cultivent l'esprit de clan et se croient invincibles. Ils croient qu'ils vont pouvoir imposer leur loi au monde. Comme dans les films". Ne leur parlez pas de bosser et de gagner honnêtement leur vie. Ca, c'est pour les caves de Français. Un alibi bien commode pour ne pas avoir à bosser : "ouais, de toute façons, ils recalent toujours les Arabes et les Renois aux entretiens". Faux et archi faux. Un Arabe ou un Renoi qui s'exprimera très bien en entretien, il est évident qu'il fera forte impression. Et qu'il sera bien utile dans une boîte. Mais pas un qui arrive en trainant les pieds avec un air frondeur, et qui parle sur un ton désagréable.
Merci.
AL
PS: Tout le monde s'accorde pour avancer avec bonhommie qu' "il s'agit d'une minorité, bien sûr"... Et ces jeunes, dont on parle, NON, ce n'est PAS une MINORITE, allons... Vous me direz, "c'est l'âge bête", mais au collège (plus qu'au lycée), c'est celui qui veut réussir modestement sa vie qui est ostracisé. Qui a la vie dure, qui est une proie, qui est une tête de turc, qui est brisé. On rêve ou quoi ?
Rédigé par : Antileurre | lundi 07 nov 2005 à 22h37
Oui la discrimination à l'embauche existe. La, preuve moi-même j'en est été victime, et le pire pour un petit boulot, mais ça m'a beaucoup fait mal. J'ai eut un entretien pour être intervenant en cours particulier au près d'une célèbre entreprise de cours particuliers à domicile. J'avais trois d'expérience de cours particuliers avec des particuliers et surtout deux ans d'expérience avec un concurrent. Et même deux ans d'expérience à l'éducation nationale comme remplaçant. L'entretien s'était bien déroulé car j'avais de l'expérience et j'avais été confronté à plusieurs cas différents. Sur un groupe de 15 postulants, on était trois d'origines étrangères (que je connaissais car camarades d'universités)et assez typés. D'emblée on m'a demandé mon origine, hors je ne vois pas à quoi cela pourrait leur servir. J'y est quand même répondu. On m'a dit que je devais appeler le lendemain car mon dossier allais être étudié à tête reposé. Le lendemain voici la réponse : "vous n'avez pas le profil". Je leur ai demandé qu'entendais-t-il par profil, ils m'ont répondu l'expérience, or j'étais l'un des plus expérimenté. Biensûr mes copains non plus n'ont pas été pris. Si cela n'est pas de la discrimination, qu'est ce que c'est. Le pire c'étais qu'on était tombé sur le mauvais centre, car j'ai des amis qui ont été pris par la même boîte ailleurs. Le problème c'est que l'on était fiché.
Alors oui et oui, il y a de la discrimation à l'embauche. Cela n'explique pas du tout les violences inadmissibles. Mais je voulais juste faire une mise au point.
Rédigé par : Celal | mercredi 09 nov 2005 à 19h41
Le témoignage de Celal ne m'étonne pas. Il y a malheureusement des recruteurs racistes qui prennent toujours des prétextes fallacieux pour ne pas embaucher (vous n'avez pas le profil; nous sommes étonnés, nous n'embauchons plus, l'anpe n'a pas du actualisé l'offre... alors que 10 min plus tard pour un "maurice" ou un "steve" l'offre est toujours en cours, etc etc...)
Ce n'est pas non plus une généralité mais je comprend l'exaspération de ceux qui cherchent du travail, ont des prénoms et des noms de consonance étrangère et constatent que leurs diplômes de l'éducation nationale ont des importances différentes en fonction du nom porté dessus...
Maintenant la réaction d'Antileurre est compréhensible!
Il ne faut pas remplacer une discrimination par une autre.
seul doit compter le mérite !
En ce qui me concerne, tous les recrutements que j'ai eu à mener pour la mairie ne sont guidés que par l'aptitude à occuper et à s'adapter les emplois proposés et l'ANPE ne fait aucune sélection sur la nationalité ou les origines, ce qui d'ailleurs est interdit par la loi.
CODE PENAL
(Partie Législative)
Section 1 : Des discriminations
Article 225-1
(Loi nº 2001-1066 du 16 novembre 2001 art. 1 Journal Officiel du 17 novembre 2001)
(Loi nº 2002-303 du 4 mars 2002 art. 4 Journal Officiel du 5 mars 2002)
Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs moeurs, de leur orientation sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.
Constitue également une discrimination toute distinction opérée entre les personnes morales à raison de l'origine, du sexe, de la situation de famille, de l'apparence physique, du patronyme, de l'état de santé, du handicap, des caractéristiques génétiques, des moeurs, de l'orientation sexuelle, de l'âge, des opinions politiques, des activités syndicales, de l'appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée des membres ou de certains membres de ces personnes morales.
Rédigé par : jean-marie albouy-guidicelli | mercredi 09 nov 2005 à 22h01
Je le pense bien, je tenais juste à présicer le faite que cette discrimination existe. Mais elle n'explique pas biensûr ces violences inadmissibles. Victime de cette discrimination, j'ai été choqué, mais cela ne m'a pas empêché de retrousser mes manches et continuer mes démarches. C'est ça que les jeunes n'ont pas : la patience. D'ailleur il n'y a pas que chez les jeunes, c'est un problème global(politique entre autre). Il faut tout de suite les résultats.
Rédigé par : celal | jeudi 10 nov 2005 à 17h25