Ce soir encore une de nos villes risque de subir les agissements de plusieurs dizaines de voyous qui ont trouvé à Clichy un nouveau terrain de confrontation avec la Police.
Une polémique est née sur plusieurs blogs (dont le mien) et dans les médias sur l'origine de ces exactions. Pour certains, c'est le comportement de Nicolas Sarkozy et son vocabulaire qui en seraient la cause... Pour d'autres c'est la pression policière qui aurait été une goutte de trop et aurait conduit ces deux jeunes, qui sont morts stupidement et qu'on nous présente comme au dessus de tout soupçon, à fuir les fonctionnaires de Police et à se réfugier dans un transformateur EDF protégé par un mur de 2,5m hérissé de barbelés et dont chacun sait le risque de danger de mort que ce genre d'équipement présente (notamment grâce à la signalétique posée dessus).
Pourtant, on nous informe aujourd'hui qu'il n'y aurait pas eu de course poursuite... Alors pourquoi ont-il eu l'idée d'aller dans cet endroit ?
La racaille...
Le ministre a-t-il utilisé un gros mot en qualifiant les poignées de voyous qui vivent comme des nababs grâce à leurs trafics criminels et passent leur temps à terroriser tous les autres habitants qui oseraient s'opposer à eux ?
Il est vrai que ce mot est très fort... J'ose à peine avouer l'avoir moi-même utilisé dans un tract contre l'insécurité que j'avais rédigé il y a une dizaine d'années.
Tous ceux qui ont été confrontés au moins une fois dans leur vie à ces voyous, à la violence et aux insultes gratuites, au racket, aux menaces en tout genre parce que vous ne cédez pas le passage ou que vous ne cédez pas à une demande ou tout simplement parce que vous êtes là, au mauvais moment au mauvais endroit, comprennent très bien les propos du Ministre.
J'ai eu cet été une mère de famille qui n'en pouvait plus de la bande de malfaisants qui avait "entraîné" son jeune fils de 15 ans dans la drogue, son trafic, les petits larcins... En quelque sorte "kidnappé" par la bande, ce garçon rentrait en pleine nuit, commençait à insulter sa mère, prêtait son portable à ses "nouveaux potes" qui lui ont laissé plusieurs factures mensuelles supérieures à 800 euros !! (Et qui bien sûr ont ramené l'huissier)... Cette mère n'a pas voulu que son fils aille dans une voie sans issue et s'est opposée à la bande; elle en a payé le prix : insultes d'abord, persécution ensuite, coups de poing enfin !
J'ai du mal à comprendre quelle marque de respect nous devons avoir avec un adolescent de 14 ans lorsqu'il vous dit bonjour avec un coup de poing !
Par ailleurs, le mot "racaille" ou "caillera" a été le vocable choisi par ces voyous pour se définir et ne correspond pas pour eux à une quelconque insulte.
En quoi la mémoire de ces deux jeunes est-elle honorée par toute cette violence ?
Pour justifier la haine et l'échec scolaire de ces jeunes, certains évoquent souvent l'intégration ratée. Mais en quoi un jeune de 15 ans qui est né en France, a poursuivi toute sa scolarité dans les écoles de la République, est souvent parti en vacances grâce aux nombreuses aides des mairies n'est pas intégré ?
Etant issu d'un milieu ouvrier, avec un père absent à partir de mes 9 ans en raison d'une séparation familiale douloureuse et des difficultés financières qui nous ont conduit à des hivers sans chauffage et auraient pu nous autoriser "les restos du coeur" si ma mère n'avait pas fait le choix de refuser cette aide, j'aurais pu ne pas m'intégrer dans cette société, jalouser mes camarades qui avaient des survêtements Nike alors que ma mère et moi allions à Tati (en prenant le train puisque nous n'avions pas de voiture), baisser les bras devant une scolarité difficile ponctuée de trois redoublements, sombrer dans la vie facile car déjà à cette époque le trafic se faisait dès le collège...
J'ai pris une autre voie...
Rien ne peut justifier la violence urbaine et c'est pour cela que celle-ci doit être éradiquée.
Merci par vos différents articles de ne pas tomber dans le piège tendu par les politiquards qui mélangent tout pour essayer d'avoir les voix de tout le monde. Je suis né à Montereau, je suis français et fais mes études dans les écoles publiques et je suis victime comme plusieurs de mes camarades de l'image donné par quelques uns.
Pourquoi les journaux parlent toujours des "jeunes" et ne qualifient pas les délinquants par ce mot? Pourquoi nous avoir fait toute une histoire du préfet "musulman" ? Quand on est musulman on ne peut pas être français ? Pourquoi nous montrer toujours du doigt ? La discrimination positive pour quoi faire ? pour nous faire traiter de pistonner ? parce qu'il faut corriger nos moins bons résultats scolaires ?
Nous pouvons réussir comme tout le monde ! Nous sommes une famille de harkis, nous avons toujours respecté la France et nous sommes profondément Français.
Il faut arrêter de toujours excuser les délinquants, ce n'est pas leur rendre service ni rendre la société plus heureuse. Pourquoi tous ces jeunes qui cassent n'iraient pas dans un autre pays ? ou dans les pays de leurs origines ? Parce qu'ils ne feraient pas longtemps ce qu'ils font ici !
Quand mes cousins algériens viennent en France, ils sont écoeurés de voir ce qui se passe en France et du comportement lâche des Français...
Rédigé par : nacim | mardi 01 nov 2005 à 18h32
Le vice président de l'ump du conseil général de Paris, Pierre Charon donne ce conseil à Azouz Begag : "il devrait se replonger dans la littérature française, car André Gide et Albert Camus parlaient aussi de racaille."
Celle-ci "s'opposant au peuple", selon Gide, et "empêchant les honnêtes gens de respirer", selons Camus....
repris du parisien du 3 novembre 2005
Rédigé par : le parisien | jeudi 03 nov 2005 à 18h36