En réponse à l'agression violente d'une enseignante à Etampes, le ministre de l'Education nationale a annoncé de nombreuses mesures dont la mise en place de portiques de détecteurs de métaux et l'installation de vidéosurveillance.
Elu municipal dans une ville qui l'a installée et va la renforcer, force est de constater qu'elle permet une diminution des actes délictueux.
Dans quelques semaines, les bus du réseau SIYONNE seront eux aussi équipés de caméras afin de calmer l'ardeur débordante de certains de nos usagers qui vandalisent les véhicules ou ont des comportements inadmissibles (agressions contre les conducteurs...).
Une concitoyenne de 84 ans vient de m'écrire pour me dire que la vidéosurveillance "la faisait rire" car tant d'énergie dépensée laisserait croire que nous ne serions entourés que "de brigands ou de voleurs".
Certes, je la rejoins sur ce point : heureusement pour nous, la France n'est pas une zone de non-droit où les bandits de grands ou petits chemins vous détrousseraient sans vergogne.
Cependant il existe des problèmes et c'est le devoir de tout état organisé comme le notre d’agir pour neutraliser les délinquants ou les criminels, de protéger les plus faibles contre les malfaisants.
La violence est aujourd'hui bien présente dans notre pays et les Français qui ne sont plus habitués aux conflits le vivent mal.
La vidéosurveillance rassure les victimes potentiels, inquiète les voyous et permet de déployer les regards d'un ou plusieurs opérateurs sur 10, 12, 20 ou 30 endroits différents !
Cependant, ce n'est pas la panacée et le risque zéro n'existe pas.
Demain on découvrira que la vidéosurveillance ne sert plus à rien quand tout le monde se proménera avec des capuches, des bonnets ou autres vêtements qui empêcheront toute reconnaissance !!
Le problème est, à mon avis, ailleurs...
Pour faire le travail de 24 caméras et 2 opérateurs, il conviendrait d'embaucher 48 personnes (24 binômes de 2 personnes).
Pour un centre de surveillance fonctionnant 24h/24h, il nous faut environ 5 fois 2 opérateurs soit 10 agents, soit sur le terrain 5 fois 48 personnes = 240 personnes !
Compte tenu du coût du travail, on peut comprendre que de nombreuses sociétés et communes choisissent la vidéosurveillance plutôt que l'embauche d'agents sur le terrain !
Pour autant, notre pays fait face depuis des décennies à un nombre élevé de demandeurs d'emploi sans qu'aucune action politique ait pu sensiblement faire diminuer les statistiques et trouver des solutions pérennes pour ceux que le monde du travail écarte.
Comme je l'ai évoqué dans une précédente note, pourquoi les demandeurs d'emploi de longue durée ne pourraient-ils pas effectuer des missions de services publics en échange de leurs allocations ?
Ne peut-on pas -d'ailleurs- envisager de les embaucher ? Puisque de toute façon, même si les caisses de paiement sont différentes, c'est toujours avec l'argent des contribuables français que tout est payé !
N'est-il pas souhaitable que ces personnes travaillent pour la collectivité plutôt que de subir l'inactivité ? Avoir un emploi, une mission, un rôle, des responsabilités ne serait-ce pas mieux que de subir le regard accusateur d'une société qui crée elle-même ses exclus en sélectionnant durement ceux qui doivent travailler et les autres ( femmes, + de 50 ans, personnes peu formées,....) ?
Chacun doit trouver sa place dans le monde du travail. Les importantes charges sociales imposées aux employeurs ne conduisent pas à embaucher alors que ces charges élevées sont essentiellement dûes justement à aider ceux qui ne travaillent pas ! Le serpent qui se mord la queue...
Il est à noter aussi que la vidéosurveillance remplace le manque de civisme des citoyens.
Etre témoin d'actes délictueux et ne pas agir ou ne pas prévenir les forces de l'ordre c'est se rendre complice du délinquant et l'encourager dans son acte.
Si chacun d'entre nous, unis, nous refusions qu'une poignée de malfaisants créent des troubles, la situation serait tout autre.
Comment peut-on croire, comme c'est le cas à Montereau, qu'un commissariat de 160 policiers puisse tout surveiller, tout régler, tout contrôler dans une agglomération de 33.000 habitants, et cela jour et nuit, en milieu urbain ou rural ?
Sans l'action citoyenne et civique, la Police se trouve démunie et dépassée.
La seule solution pour elle est de se donner des priorités, créant ainsi un mécontentement global que l'on perçoit souvent au gré des discussions...le célèbre "mais que fait la police ?"
Quand chacun assumera ses responsabilités, notamment chaque citoyen mais aussi chaque parent qui doit inculquer à ses enfants les règles de conduite en société, nul doute que la violence diminuera dans notre société...
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