Que constate-t-on-nous depuis quelques jours avec l'adoption par le parlement du CPE ?
- Une gauche rabibochée mais ne proposant rien pour faciliter l'accession au monde du travail aux jeunes confrontés aujourd'hui aux affres de la précarité et encourager les entreprises trop frileuses et enclines à l'attentisme d'embaucher des jeunes;
- Une gauche plurielle encouragée à la surenchère par une extrême gauche des plus motivées à détruire tout ce que peut représenter notre société;
- Le sectarisme dont fait preuve d'abord les syndicats d'étudiants anti-CPE qui interdisent l'accès des facultés en utilisant soit la force, soit l'intimidation, organisent des AG non pluralistes où tous les étudiants souhaitant suivre les cours sont hués;
- Le sectarisme dont fait preuve ensuite les syndicats de salariés qui opposent au gouvernement le préalable du retrait du CPE pour pouvoir enfin organiser leur activité favorite : la réunionite;
- La violence qui décidément se banalise dans notre pays puisque pour se faire "entendre" il convient maintenant de tout saccager;
- L'orchestration de tous ces événements par une gauche qui ne s'entend sur rien mais réussit toujours à s'unir CONTRE le gouvernement POUR gagner les élections;
- Le retour, même si on ne l'évoque pas, du retour de la dialectique de la LUTTE des CLASSES : le salarié est forcément une victime, l'employeur un salaud qui veut abuser de son employé, l'exploiter pour vite le licencier...
- Les postures des hiérarques socialistes qui préparent les élections présidentielles et veulent le retrait du CPE alors qu'ils usent et abusent de tous les réseaux pour paralyser le pays et finalement nuire à la compétitivité des entreprises françaises et donc à l'emploi;
- La valorisation de la Fonction Publique souvent décriée mais qui attire toujours pour sa "sécurité de l'emploi" alors que les fonctionnaires se sont mis depuis longtemps aux contrats d'objectifs et que la fonction publique est le secteur professionnel où le harcèlement moral est le plus constaté et où l'absentéisme est le plus important...
- L'incapacité de notre pays à faire évoluer sereinement notre droit du travail et nos systèmes sociaux qui ne se reposent aujourd'hui essentiellement que sur les salariés (les 30-50 ans);
- La maîtrise absolue du monde du travail par les donneurs de leçons : étudiants et lycéens qui n'ont jamais travaillé, syndicalistes professionnels qui se font rémunérer par leur syndicat subventionné ou payé par leur administration;
- Le départ toujours soutenu de nos jeunes étudiants qui trouvent à l'étranger des carrières qu'ils ne trouvent plus ici;
- Le déni démocratique puisque le parlement est élu par le peuple et qu'en l'occurrence tous les opposants aux CPE ne sont représentatifs qu'eux de même.
En ouvrant la porte de Matignon aux opposants du CPE, Dominique de Villepin ne souhaite pas, bien entendu, les convaincre du CPE dans sa formule actuelle !
Rien n'est jamais figé et le dialogue voulu par le Premier Ministre doit tendre à une amélioration du texte.
La précarité dans laquelle s'installe de nombreux concitoyens devrait susciter non pas manifestations ou calculs politiques mais au contraire propositions et entente consensuelle.
Quand j'entends Martine Aubry, celle qui a mis la France et le pouvoir d'achat des Français à genoux avec ses 35 heures, proposer le RMI jeunes, c'est à croire que rien n'a changé au sein du PS !
Les Français, et à mon avis ceux qui manifestent contre le CPE, ne veulent pas de la charité, de la compassion étatique et de la perfusion allocative !
Le CPE a pour objet de "booster" les embauches des jeunes et c'est peut-être ce qui inquiète la gauche en mal de programme à quelques mois des élections.
Si ce CPE est si mauvais, je ne doute pas que les Français voteront massivement à gauche en 2007, que le nouveau gouvernement abrogera cette loi et veillera à offrir à chaque jeune une allocation dans l'attente d'un hypothétique emploi dans la fonction publique (déjà un salarié sur quatre) !!!
Dans l'attente de ces élections, ne rien faire pour les jeunes serait criminel et le gouvernement agit en conséquence.
Interdire au gouvernement d'agir et aux parlementaires de voter les lois qu'ils jugent nécessaire, c'est assurément contester la démocratie.
Que la gauche considère le CPE comme une mauvaise mesure alors ,au lieu de manifester, celle-ci devrait plutôt remercier le Premier Ministre...
Depuis 1983 où les socialistes avaient décrété la rigueur, on pouvait penser qu'ils avaient évolué et avaient admis que la France n'était pas isolée et seule au monde et qu'il fallait donc agir en fonction de l'évolution du Monde pour assurer à nos compatriotes la dignité qu'ils méritent.
Force est de constater qu'il n'en est rien et que l'électoralisme est plus fort que l'intérêt général et celui des français. Ce qui compte maintenant pour les socialistes est de bloquer notre pays jusqu'en 2007, diaboliser toutes les mesures que prendra le gouvernement...
Peu importe finalement pour eux que des compatriotes soient dans la misère pendant ce temps là, ce que les Américains qualifieraient de dommages collatéraux.
Pour quelles raisons en Europe les grands partis de droite et de gauche réussissent à plus ou moins s'entendre pour assurer une stabilité économique propice à la prospérité de tous et qu'en France on en soit encore à des combats d'arrières gardes ?
Le moment est venu de trouver sur des sujets aussi importants que le chômage ou la difficulté de perspectives professionnelles des jeunes une concorde nationale.
Je ne doute pas de la volonté du Premier Ministre à entendre ce que lui diront les organisations syndicales, faut-il encore qu'elles ne jouent pas avec le feu en refusant le dialogue, en exigeant du Premier Ministre un retrait ridicule ou en le rencontrant sans propositions ni volonté d'améliorer l'objectif du Contrat Première Embauche dans le seul but de justifier de manifestations futures.
On sait quand ou comment commence une grève... il est plus difficile de la finir notamment quand on se fait déborder de toutes parts par des agitateurs qui ne se complaisent que dans la violence.
Assez des petits jeux politiciens, les jeunes ont besoin de concret, d'emplois péreens, de rémunérations dignes, d'une place dans notre société.
Dire que la gauche augmente en catimini les impôts régionaux quand, dans le même temps, l'état décentralise et que ces mêmes régions doivent à présent prendre en charge encore plus de dépenses...Alors que dans le même temps, moins de subventions sont allouées... C'est un peu facile de toujours dire "c'est pas moi c'est l'autre", mais ne serait-il pas plus intelligent d'oeuvrer pour du concret, plutôt que de s'efforcer de détruire ce qu'a fait la droite (ou la gauche) dès que la gauche (ou la droite) reprend le pouvoir? (au moins quand une idée est bonne, j'entends!)
De plus, j'entends dire ci et là qu'il faut laisser le gouvernement agir puisqu'il est le représentant du peuple : n'est-ce pas oublier un peu trop rapidement les conditions dans lesquelles Jacques Chirac a été réélu?
Bref...
Pour moi il paraitrait plus juste de maintenir les impôts sur le revenu au lieu de les diminuer régulièrement pour mieux nous apater, et d'augmenter les salaires. C'est pourtant mathématique : +de salaires = +d'impôts dans les caisses de l'état... De plus, +de pouvoir d'achat = +de dépenses, et donc augmentation des recettes de l'état générées par la TVA.
Qu'attend-on vraiment pour prendre les bonnes décisions dans ce pays?
Rédigé par : Franck | mercredi 22 mar 2006 à 15h45
Salut Franck,
Le gouvernement et les conditions de l'élection de Jacques Chirac n'ont rien à voir.
Le CPE a été approuvé par une majorité parlementaire composée de députés élus dans chaque circonscription.
Jacques Chirac a été élu normalement et démocratiquement, ce n'est tout de même pas de la faute à Jacques Chirac si Lionel Jospin n'était pas au 2ème tour !
Depuis 1981, la France a montré qu'elle était très mature dans l'alternance même si celle-ci peut parfois donner le tournis et surtout ne donner aucun suivi politique, je vous rejoins là-dessus.
Dans d'autres démocraties européennes, les réformes économiques même contestées n'ont jamais été sujetes à suppression (Angleterre et Espagne)comme nous l'ont annoncé les caciques socialistes.
Concernant les impôts sur le revenu, ils rapportent peu et sont très injustes : la moitié des français en payent. Lorsque chaque français contribuera directement aux dépenses, je crois sincèrement que certaines revendications changeront.
Il en est de même des charges sociales qui ne devraient pas figurer dans une colonne à part mais devraient être déduites du salaire brut.
Tout notre fonctionnement manque de lisibilité et transparence et je ne suis pas sûr que chaque français sache réellement les contributions qui lui sont prélevés d'autorité...
Rédigé par : jmag | mercredi 22 mar 2006 à 22h49
Monsieur Jégo,
J'ai attentivement écouté votre intervention ce matin sur France Inter. Malheureusement ce ne sont pas vos arguments pour le CPE qui ont retenu mon attention, mais cette petite pique sur les 35 h.
Savez vous que malgré la version 35h officielle les Francais sont nombreux à pratiquer beaucoup plus ?
Vous n'êtes pas le seul, je ne pense pas que vous ayez à vous faire remarquer sur ce point.
Les exemples sont nombreux et je citerai le mien bien qu'il y en ait de bien pires : il est de pratique répandue que les cadres du BTP déclarent, sur demande de leurs patrons, qu'ils font 35 heures alors qu'ils dépassent allègrement les 50 par semaine et sont bien sûr payés 35.
Mes salutations les meilleueres.
Rédigé par : Bousquet Valérie | vendredi 24 mar 2006 à 16h49