Dominique de Villepin a rappelé aujourd'hui devant la représentation nationale que sa porte était ouverte aux organisations syndicales afin qu'un dialogue constructif accouche de solutions efficaces pour résoudre le chômage et la précarité que connaissent nos plus jeunes concitoyens.
Pour pouvoir plastronner auprès de leurs militants, les députés de gauche ont rivalisé en hurlements pour essayer de couvrir la voix du Premier Ministre qui est resté imperturbable devant le comportement indigne des élus socialistes.
"La République, ce n'est pas les préalables, ce n'est pas l'ultimatum" a d'ailleurs précisé Dominique de Villepin.
Les leaders de gauche n'ont pas de mots assez durs pour dénoncer la détermination du premier Ministre alors qu'ils devraient plutôt le remercier qu'il leur ait permis une union de façade.
Il faut le reconnaître, il existe une différence entre Dominique et les députés de droite comme de gauche : lui a une mission, les autres ont une obsession.
Cette mission a été confiée par le Président de la République et consiste à gouverner la France pour que notre pays conserve sa place dans le monde en prenant en compte que ce monde est en pleine mutation et que la politique de l'autruche peut être confortable à court terme mais sera désastreuse à moyen et long terme.
Le Premier Ministre se doit de veiller à ce que la France puisse apporter à chacun la prospérité et la même égalité de réussir et de s'épanouir.
Non, Dominique de Villepin n'a pas été choisi pour être un Premier Ministre de transition chargé d'expédier les affaires courantes.
De nombreux concitoyens souffrent aujourd'hui de la précarité et c'est le devoir du Premier Ministre d'agir dans l'intérêt de tous et de permettre à ceux que le marché de l'emploi n'intègre pas de le faire.
Les autres ont une obsession, celle des élections qui s'annoncent. Quelle comportement avoir, quelles déclarations ou communiqués pondre, quelles petites phrases savamment calculées déclamer devant les journalistes...
La France a besoin de réformes profondes, celles d'ailleurs qui ont été menées par tous les autres gouvernements européens de droite comme de gauche.
Mais ces réformes peuvent-elles être menées sans opposition de tous les représentants du conservatisme à la française que l'on retrouve principalement à gauche ?
Si Jacques Chirac a choisi Dominique de Villepin, c'est justement parce que ce dernier n'était pas enfermé, comme l'a dit assez stupidement un député de gauche cette après midi, dans une ambition personnelle et présidentielle,
Dévoué uniquement à l'intérêt des Français, sans cette ambition présidentielle tout à fait respectable par ailleurs, Dominique de Villepin peut se consacrer pleinement aux réformes sans regarder 10 fois dans la journée les sondages ou sa courbe de popularité.
Quel intérêt d'être majoritairement populaire lorsque que des centaines de milliers de nos compatriotes souffrent ? Certes, la méthode socialiste consiste à distribuer des allocations pour acheter l'estime de ceux qui vivent dans la précarité mais pour ces derniers comme pour la France, la priorité n'est pas d'aller remplir un énième formulaire pour obtenir une aide financière mais bien de pouvoir travailler dans être obligé de quémander...
La gauche ne s'est pas retenue dans la démesure en incitant tous ses sympathisants à descendre dans la rue alors que toutes ses composantes ne s'entendent en rien sur les initiatives à prendre pour apporter un nouveau dynamisme économique mais que propose-t-elle hormis la démission du Premier Ministre ?
Les syndicats acceptent une négociation dès lors que le CPE sera retiré ... mais pour parler de quoi ?
Aujourd'hui, les plus habitués à la dialectique gauchiste pourraient rédiger toutes les interventions des porte-paroles des partis et syndicats de gauche tellement tout est cousu de fils blanc mais nous sommes là dans le classique jeu de rôles qui n'aboutit à rien.
Il est normal que les organisations syndicales -qui représentent une infime partie des salariés- refusent le dialogue avec le Premier Ministre puisqu'ils n'ont rien à proposer.
Contrairement à ce que certains peuvent laisser croire, force est de constater que ce n'est pas Dominique de Villepin qui est enfermé et refuse le dialogue mais bien les organisations syndicales qui par ailleurs, en voulant un CPE mort-né, refusent au Parlement élu par le Peuple de voter les lois qu'il pourrait, il est vrai, ne pas écrire si le dialogue social était dans notre pays réel et que les organisations syndicales et patronales qui s'entendent à merveille pour se répartir les places d'administrateurs des organismes sociaux puissent agir de concert dans l'intérêt commun des salariés et des actionnaires ...
José Manuel Barroso plaide pourplus de flexibilité dans le droit du travail français
Le débat sur le Contrat première embauche déborde au-delà de la France
Alors que le mouvement de protestation des jeunes se poursuit, le président de la Commission européenne a cru bon de rappeler les piètres résultats de la France en matière de lutte anti-chômage. En filigrane, l'idée qu'un peu plus de flexibilité ne peut pas nuire, mais que la réforme ne doit pas se cantonner à un contrat de travail. José Manuel Barroso : "Par rapport à d'autres, la France a un niveau plus élevé de chômage des jeunes, a un niveau plus élevé de chômage de longue durée. Elle a aussi un taux d'emploi de la population active inférieur à beaucoup d'Etats-membres qui ont des régimes plus souples du droit du travail. Mais le droit du travail, je le rappelle, c'est la compétence des Etats-membres, pas des institutions communautaires." Le chômage des jeunes, c'est bien ce dont il est question avec le CPE qui étend de facto la période d'essai à deux ans. Accompagner cette flexibilité d'autres mesures comme un suivi personnalisé du jeune, des formations imposées et des incitations financières pour les entreprises, c'est la formule qui semble faire recette dans les pays qui enregistrent le plus fort taux d'emploi des jeunes diplômés; Pays-Bas, Danemark, Allemagne et Royaume-Uni. En France, les jeunes diplômés depuis un an ne sont qu'un peu plus de 22% à avoir un travail, et les pourcentages sont encore plus faibles en Italie ou en Espagne. En quête d'une solution miracle, de plus en plus de pays lorgnent vers le Danemark et sa fameuse "flexicurité". Un modèle qui associe flexibilité du droit du travail et soutien actif au retour à l'emploi, mais aussi et surtout un généreux filet de protection sociale, qui évite de basculer rapidement dans la précarité.
Rédigé par : rezeid | mercredi 29 mar 2006 à 09h38