Nicolas Sarkozy, extrait de son livre "témoignage" :
En employant le mot « racaille », je n'ai jamais eu le sentiment d'avoir été trop loin. J'ai décrit une situation à mes yeux détestable, celle qui fait régner une loi des bandes et de la peur sur des milliers de nos compatriotes.
J'ai appelé par le nom qu'ils méritent des individus que je me refuse à appeler « jeunes ». Justement par refus de tout amalgame avec une jeunesse qui n'a rien à voir avec cette minorité. De la même manière, je ne crains pas de dire que ceux que l'on appelle « grands frères » sont plus souvent des caïds et des chefs de bande que des exemples de réussite par le travail et par le mérite.
Enfin, je n'ai toujours pas compris en quoi cette expression courante stigmatisait une couleur de peau, dont je sais très bien qu'elle ne prédispose pas à devenir délinquant. J'abhorre le racisme. Je déteste la xénophobie. Je crois dans la force et la richesse de la diversité. J'aime l'idée d'une France devenue multiple. Mais j'accuse ceux qui nient la réalité que vivent nos concitoyens les plus modestes d'être à l'origine de la montée des extrêmes en condamnant la République à la cécité, à la passivité, à l'immobilisme.
Reste le débat sur ce que devrait être le vocabulaire d'un ministre. Ainsi, le porte-parole du Parti socialiste reconnut que le terme « racaille » était courant, mais qu'il ne convenait pas dans la bouche d'« une excellence ministérielle ». C'est une bien curieuse conception de la République. Nous sommes censés être tous égaux en devoirs et en droits. Il n'y a donc pas, à mes yeux, le vocabulaire recommandé pour les élites et celui qui serait consenti au peuple. Il y a le parler vrai et le parler faux. Il y a le parler franc et le parler hypocrite. Il y a le parler vulgaire et celui qui est respectueux. A aucun moment, en employant le mot « racaille », je n'ai eu le sentiment d'être vulgaire, hypocrite ou insincère.
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