Le problème des SDF n'est pas récent mais il est vrai que l'hiver lui donne souvent une dimension tragique lorsque certains meurent de froid.
Qui peut devenir SDF ? J’en avais connu un lorsque je travaillais à l'anpe d'IVRY qui fut un grand cadre d'une importante société d'assurance qui, en quelques mois, a terminé dans la rue... Un autre fut un ancien fonctionnaire qui s'était mis à son compte et a été dépouillé par sa propre famille...
On ne peut réellement et durablement résoudre la précarité d'un SDF qu'à la condition de connaître son passé et les causes de sa situation tant il est difficile de remettre sur les rails des personnes seules, fragiles et fragilisées, parfois autant malades de l'alcool que de la vie...
Pour autant, lorsque le thermomètre descend, il convient d'aller au plus pressé, de s'attaquer d'abord aux conséquences avant de comprendre les causes.
Ce qui me choque, ce n'est pas que la plupart de nos concitoyens, moi compris, mênent leur vie sans trop se soucier au quotidien de ceux qui n'ont pas de logement ni travail et vivotent au gré de leurs déplacements et des "manches" qu'ils font..., non, ce qui me choque c'est que nous avons aujourd'hui le potentiel d'espaces chauffés pour accueillir ces personnes et qu'ils ne sont pas tous utilisés.
Le gouvernement de Villepin s'est particulièrement mobilisé sur cette question comme je l'avais écrit ici en août dernier : http://jmag77.typepad.com/le_blog_de_jeanmarie_albo/2006/08/a_loccasion_de_.html.
Sur l’ensemble du territoire, 100 000 places d’hébergement d’urgence ont été ouvertes. Des places, qui, parfois, restent vacantes. "En Ile de France, par exemple, il restait hier 500 places d’hébergement disponibles. Nous le voyons bien, le problème aujourd’hui ce n’est pas le manque de places ni même la qualité de ces hébergements", a déclaré Dominique de Villepin le 20 décembre 2006.
En région Île-de-France, le Gouvernement a prévu de créer 1 100 places d’hébergement de stabilisation d’ici la fin de l’hiver 2007. A ce jour, 800 d’entre elles ont été installées, dont 190 en banlieue. "Tout l’enjeu, c’est désormais de convaincre les personnes sans abri d’en bénéficier", a précisé le Premier ministre.
De surcroît, au classement en niveau 2 (grand froid) du Plan hiver, pour une vingtaine de départements, s’ajoute l’intensification de "maraudes". C’est-à-dire que les personnes sans-abri sont suivies, accompagnées, "pour discuter avec elles et les convaincre de se mettre à l’abri", a précisé Catherine Vautrin.
Au delà de cet effort déjà important du gouvernement, en cas de nécessité et de besoin, pourquoi n'ouvre-t-on pas les bâtiments publics inoccupés qui peuvent même parfois être chauffés ? Pourquoi ne pas ouvrir toutes nos casernes qui n'accueillent plus nos appelés et qui n'ont pas été vendus ? Pourquoi ne pas lancer un "plan national de ruralisation" qui consisterait à "nationaliser" les maisons laissées à l'abandon dans nos campagnes et de les offrir aux SDF à condition qu'ils les retapent eux-mêmes après qu'on les ai formés aux métiers du bâtiment qui manquent tant de personnels...
Ensuite, je ne peux avoir qu'en mémoire tous les reportages TV qui nous montrent comment sont dépensées des sommes très importantes par les services sociaux qui enrichissent des "marchands de sommeils".
Un jour dans le Val de Marne, j'ai rencontré une dame qui payait 900 euros par mois d'hôtel (si on pouvait appeler cela un hôtel) parce qu'aucun bailleur social ne voulait d'elle... Pour quelle raison pouvait-elle payer 900 euros 9 m² et qu'on lui refusait un 40 m² pour 500 euros, mystères...
L'argent des affaires sociales de la Ville de Paris qui part dans les poches de gens crapuleux qui proposent des logements insalubres à prix d'or (reportage de M6 je crois) ne pourrait-il pas être utilisé dans la construction de centres gérés directement par la mairie ? Pourquoi toujours confier à d'autres ce qui ressort de la compétence première de la collectivité : la solidarité.
Enfin il convient une fois de plus de réflechir aux difficultés des personnes seules qui, lorsqu'elles perdent le revenu régulier d'un travail, peuvent très vite se retrouver dans des situations dramatiques...
Cet article a été sélectionné par LePolitoscope.net
Rédigé par : Le Politoscope | jeudi 21 déc 2006 à 21h03