Communiqué de presse An Nou Allé ! n°ANA2007/01 - 2/1/2007
Vendredi 22 décembre à Fort-de-France, un acteur de prévention VIH/sida a été agressé. Michel Ramathon délivrait des informations et distribuait des préservatifs dans le cadre d’une action de l’Amvie (Association Martinique Vivre Ensemble). Financée par la DSDS, la CGSS et Sidaction, cette action figure au programme régional de santé publique sous l’appellation « Permanence d’information, de prévention et d’écoute ».
Vers 23h30 heure locale, deux jeunes gens d’environ 16 ou 17 ans l’ont interpellé en lui demandant une cigarette sur un ton comminatoire, puis l’un d’entre eux l’a traité de « sacré makoumé » (« sale pédé ») avant de lui porter trois coups de « cutter » sous l’omoplate gauche, au bras et à l’avant-bras. Secouru par les pompiers, le militant a été transporté au CHU de la Maynard et s’est vu poser, vers 3 heures du matin, 21 points de suture. Le lendemain samedi 23 décembre, An Nou Allé l’aidait à porter plainte à l’hôtel de police de Fort-de-France. Pareil soutien n’était pas superflu, pour qui se souvient du refus du même hôtel de police d’enregistrer la plainte de deux victimes d’agressions homophobes, le 27 mai 2005 (voir nos lettres recommandées du 6 juin 2005 au procureur de la République et au directeur de la police nationale de Fort-de-France, restées sans réponse). [1]
Ces agressions doivent être rapprochées du meurtre, le 21 avril 2004 à Sainte-Marie, de Julien Rotsen, tué d’un coup de paire de ciseaux en plein coeur par un jeune homme de 21 ans qui l’avait traité de « PD ». [2]
Force est de constater que la violence homophobe perdure à la Martinique et s’appuie sur la défaillance, pour ne pas dire la complicité passive, d’agents de l’État voire de membres de la classe politique locale. En mai 2005, l’hôtel de police de Fort-de-France avait relâché les agresseurs et humilié les agressés ! En septembre 2006, lors du procès du meurtrier de Julien Rotsen, le parquet avait légitimé le passage à l’acte comme réponse à l’insulte homophobe ! Enfin, depuis juillet 2004, deux élus locaux de premier plan, Marlène Lanoix et Raymond Occolier, multiplient les propos homophobes en toute impunité sans se voir sanctionnés par leur formation politique, en l’espèce le Parti socialiste. [3]
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