Dominique de Villepin s'est exprimé hier sur RTL sur l'avenir de la France et son propre avenir et a rejeté aussi bien les rumeurs qui prétendent qu'il se présentera aux élections législatives comme celles concernant son ambition présidentielle.
"Je ne crois pas qu'il soit souhaitable que ceux qui se sont engagés à un moment donné continuent. Je ne crois pas vraiment que la politique, ce soit la logique du tourniquet", a-t-il souligné.
"Il ne faut pas revenir en arrière. Il faut constamment avancer dans la vie. Il y a beaucoup d'autres façons de servir ses idéaux, sa famille politique", a-t-il poursuivi. "Il faut inventer de nouvelles choses, de nouvelles façons de servir".
Le chef du gouvernement est resté flou sur ses intentions, mais il a salué les "voies originales" choisies par le Bangladais Mohammed Yunus, "le banquier des pauvres" et prix Nobel de la paix, et l'Américain Al Gore, héraut de la lutte contre le réchauffement climatique.
"J'ai envie de m'engager dans des domaines très divers, au service de la paix, de la justice, de la culture. Notre monde a besoin d'idées, d'imagination et il y a plusieurs façons de servir la planète et la France", a dit Dominique de Villepin.
"C'est vrai que mon parcours est singulier. (...) Si ma vie avait été différente, j'aurais certainement souhaité me soumettre aux suffrages des Français", a-t-il expliqué.
"Il se trouve que le choix que j'ai fait, c'est celui de servir l'Etat. J'ai commencé ma carrière comme diplomate", a-t-il précisé.
"On ne peut pas passer six ans de sa vie aux Etats-Unis, trois ans de sa vie en Inde, consacrer ses journées, ses nuits et ses week-ends à la gestion des crises quand j'étais directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, servir sept ans à l'Elysée comme secrétaire général et briguer le suffrage", a-t-il dit.
"On peut ne pas avoir l'ambition de tout le monde. Moi, j'ai fait un choix en allant à Matignon de conduire ma mission jusqu'au bout. C'est un choix qui peut paraître difficile à certains, mais c'est le choix de ma vie", a-t-il indiqué.
Sur Nicolas sarkozy, le Premier Ministre a précisé qu "Il a choisi l'initiative, l'ouverture, la proposition, il le fait avec courage devant les Français".
Le Premier ministre a critiqué en creux la méthode de la candidate socialiste, dont il a suivi la prestation lundi soir sur TF1, en soulignant que la politique ne se réduisait pas à l'empathie.
"Gouverner, c'est bien sûr répondre à ces préoccupations quotidiennes, faire preuve d'empathie, faire preuve d'humanité, mais c'est aussi être capable de prendre des décisions difficiles", a-t-il dit.
"Or, on entend beaucoup les décisions faciles. C'est toujours plus facile de dire 'oui', d'augmenter les prestations, d'accroître les dépenses, c'est plus difficile d'assumer la responsabilité collective d'une nation", a-t-il ajouté.
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