Je trouve assez formidable l'enthousiasme médiatique récent autour de la candidature de François Bayrou !
Comme Le Pen, François Bayrou s'est d'abord plen dans tous les médias qui l'invitaient ... de ne pas être assez invité !
Comme Le Pen, François Bayrou s'est ensuite posé en candidat du recours devant le bipartisme (ni gauche, ni droite etc etc).
Comme Le Pen, François Bayrou s'est enfin présenté comme le candidat du recours et de la rupture avec le système actuel.
De programme nul besoin puisque c'est ce côté OVNI politique qui intéresse les médias.
Mais sérieusement, au cas où il serait élu, que propose monsieur Bayrou pour mener son programme ?
Il évoque un grand rassemblement autour de lui.
Sur la forme je m'étonne qu'il dénonce la mégalomanie de ses concurrents quand lui-même se compare au Général de Gaulle à la Libération où les Français sortis de 5 ans d'occupation et de guerre vivaient avec des tickets de rationnement et se devaient de reconstruire le pays !
Sur le fond, et après tous les coups de griffes contre l'UMP et le PS, je vois mal des élus qui se seront présentés aux législatives en portant l'étiquette de leur parti se rallier à Monsieur Bayrou en rejoignant un nouveau parti dont personne n'a aujourd'hui le moindre programme.
François Bayrou élu, il n'aura donc ni majorité à l'Assemblée nationale, ni majorité au Sénat !
Certes, l'utopie de réunir des gens sympas et cool de tous bords autour d'un projet commun peut présenter dans une commune rurale son intérêt et c'est d'ailleurs souvent le cas.
Mais faire croire que cela est possible au niveau national lorsqu'on constate chaque jour que le PS français n'a toujours pas fait, contrairement à tous les autres partis socialistes européens, sa mue idéologique qui le ferait rompre avec le marxisme, c'est vraiment tromper les plus naifs !
Car si on sent bien des différences entre un DSK, un Laurent Fabius, un Pierre MAuroy, un Jean-Pierre Chevènement, une Martine Aubry ou une Ségolène Royal, tous, sans exception, mènent actuellement une campagne de la "gauche toute" sensée plaire aux électeurs d'extrême gauche.
1981 est de retour avec toutes ses promesses de "on rase gratis" avec l'argent des enfants qui sont aujourd'hui à la maternité, et le souhait d’une société marxiste qui confisque l’effort des travailleurs plutôt que de l’encourager, qui distribue l’argent qui n’existe pas aux dépends des générations futures qui devront relever un pays en faillite si, au pire, ils n’ont pas fui la France avant !
C'est bien avec ces gens là que François Bayrou veut gouverner !
Il est vrai qu'il s'est déjà habitué en votant la censure du gouvernement soutenu par la majorité UMP.
Au delà de la cohabitation qui verra jour si François Bayrou est élu, c'est surtout l'immobilisme que cela induit qui m'inquiète : le blocage complet de nos institutions est à prévoir.
La France prendra alors le pli de l'Italie de Monsieur Prodi. Les gouvernements seront instables car composés après d'âpres négociations et vivant aux rythmes des insatisfactions et ambitions des ministres les moins représentatifs des souhaits des Français mais nécessaires à l'équilibre d'ensemble.
Répondant à l'invitation du Président Pascal Chastragnat, j'étais présent hier à l'assemblée des sociétaire du Crédit Agricole.
