Nicolas Sarkozy, candidat UMP à la présidentielle, s'en est pris lundi lors d'un déplacement à Porto-Vecchio (Corse-du-Sud) très fermement aux poseurs de bombes corses, les traitant de "lâches" et de "racistes".
"La Corse est victime de la violence, elle n'est pas coupable de la violence. Les premières victimes de la violence, ce sont les Corses pris en otage par une minorité", a lancé M. Sarkozy devant environ 3.200 personnes, rassemblées au centre culturel de Porto-Vecchio, selon la police.
Seules 700 personnes environ avaient pu entrer. Les autres, faute de place, piétinaient dehors sous une pluie battante, en attendant que le candidat vienne les saluer à la fin de sa prestation. Un déjeuner républicain avait été prévu, mais a été transformé en réunion publique en raison des intempéries.
A J-6 du second tour de l'élection, Nicolas Sarkozy a tenu à se rendre sur l'île de beauté parce que "la Corse est un symbole, c'est la France, c'est la République et un candidat à la présidence de la République française digne de ce nom va en Corse pour remercier les Corses de leur attachement à la République et de leur attachement à la France".
Selon M. Sarkozy, qui, comme ministre de l'Intérieur, avait effectué, a-t-il souligné, "vingt-sept déplacements" sur l'île, "la première chose dont les Corses ont besoin, c'est de la sécurité".
"Ceux qui posent des bombes la nuit, ceux qui sont des lâches parce qu'ils mettent des cagoules, n'aiment pas la Corse, ne défendent pas la Corse, et ne sont pas fidèles à l'identité de la Corse", a-t-il affirmé, sous les vivats du public.
"Qui peut prétendre aimer la Corse et faire sauter les services publics dont par ailleurs les Corses ont le plus besoin ? C'est une stupidité, c'est une absurdité", a dit M. Sarkozy.
"Est-ce que c'est courageux de mettre trois balles dans la nuque d'un homme seul qui rejoint sa femme à un concert dans les rues d'Ajaccio?", a-t-il également lancé, en faisant allusion à l'assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998.
Selon lui, "ce n'est pas aimer, ce n'est pas respecter la Corse. C'est trahir la Corse qui est une âme hospitalière" car "en Corse, on est fier, courageux, hospitalier. C'est ça l'âme profonde de la Corse", a-t-il dit.
"Ne sont pas hospitaliers ceux qui font sauter les villas" de celui qui, selon eux, "n'est pas corse depuis assez longtemps (...) Ceux qui font cela ont un comportement raciste qui est exactement le contraire de la tradition et de la culture corse", a-t-il déclaré.
A ses yeux, "quand des bandes armées rackettent, terrorisent, ont pignon sur rues en Corse, ce ne sont pas les Corses qui sont défaillants, c'est la République qui est défaillante. La solution des problèmes de la Corse, ce n'est pas que la sécurité, mais c'est aussi la sécurité", a insisté l'ancien ministre de l'Intérieur.
"Vous m'avez fait un formidable cadeau au premier tour" de l'élection, a-t-il dit, en faisant allusion aux 37% de suffrages obtenus sur l'île le 22 avril (contre 31,18% au niveau national).
Le 6 mai, "doublez la mise", a-t-il lancé à l'assistance, d'où ont fusé, au milieu de drapeaux français et corses, des "Nicolas, président".
Nicolas Sarkozy était accompagné de son staff de campagne, ainsi que d'Eric Besson, ancien responsable socialiste dont il a loué "le courage"
extrait de reuter
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