Mon billet de la semaine dernière concernant l'opération menée par l'association de l'arche de zoé est malheureusement confirmée chaque jour par des faits nouveaux.
L'intervention du Président de la République en vue de libérer les journalistes et le personnel de l'avion ne m'a pas semblé déplacé et ceux qui se gaussent sont souvent les mêmes qui nous ont prouvé leur propre incapacité à régler quoi que ce soit lorsqu'ils étaient au gouvernement.
Le président Sarkozy ose et s'implique, c'est bien pour cela qu'il a été choisi.
Cependant, même si je comprends sa démarche, je trouve insultant le souhait de voir les français se faire juger dans notre pays.
Quelque soit l'accord qui nous lie avec le Tchad, le Président Sarkozy qui nous explique régulièrement qu'il est du côté des victimes doit se ranger aux côtés des Tchadiens qui souhaitent tout naturellement que ces pilleurs d'enfants soient juger là où ils allaient commettre leurs méfaits.
De quoi a -t-on peur ? Que les jurés Tchadiens soient plus sévères que les jurés français qui se laisseraient peut-être bercer par la volonté humanitaire des prévenus ?
Tout, malheureusement, dans cette affaire démontre qu'il ne s'agit en rien d'une opération de pieds nickelés et cela est trop facile de trouver des excuses.
Est-ce à dire que tous ceux qui ont participé à la manoeuvre ont partagé les mêmes attention que les leaders, peut-être pas et l'enquête ainsi que le procès doivent le démontrer.
Pour autant il est clair aujourd'hui que cette opération a été menée dans une totale opacité par les dirigeants de l'Arche de Zoé qui n'ont cessé de tromper, mentir, jouer sur les mots aussi bien en France qu'au Tchad.
Des familles françaises flouées ont porté plainte. Elles ont raison. Pour autant peut-on "acheter" une enfant pour 2500 euros ?
Plus grave, les agissements sur place me paraissent encore plus graves.
Si au départ on pouvait penser que des "commissions " eurent été versées à des chefs de villages tchadiens pour qu'ils proposent des enfants sans parents, ce qui démontreraient que les dirigeants savaient qu'il ne s'agissait pas d'enfants soudanais victimes des événements du Darfour, aucun travail sérieux n'a été mené pour vérifier si ces enfants étaient orphelins.
Pire, il apparaît que les réelles intentions n'ont jamais été dévoilées, notamment que les enfants allaient quitter le sol tchadien !
En effet, des équipes de la Croix Rouge et du HCR ont été vérifié dans les villages indiqués de l'est tchadien, avec les photos des enfants, auprès du chef de village leur identité et retrouver leurs parents. Certains sont déjà venus à Abéché récupérer leurs enfants, affirmant "qu'ils les ont laissé partir à Abéché avec les membres de l'association uniquement "pour aller à l'école pendant deux ans, apprendre le Français et le Coran".
Pour mieux maquiller ce rapt, les organisateurs préparaient les enfants à un rapatriement sanitaire et humanitaire en faisant d'eux de faux blessés.
Imaginez vous un instant un enfant de 5 ans avec qui on joue au docteur et à qui on met des pansements et qui se retrouve quelques heures plus tard en France hébergé par des gens qu'il ne connaît pas, qui n'ont pas la même culture et qui n'ont qu'un espoir : l'adopter !
Comment peut-on faire croire que les dirigeants de cette association ont été guidé un seul instant par la volonté humanitaire ? Certes la présomption d'innocence doit s'appliquer...
Cependant, outre les plaintes déposées pour ce qui se révèle une escroquerie en France, une famille lésée qui s'exprimait dans la presse aurait même été menacée !
Cette omerta cacherait-elle les réelles intentions d'une majorité de Français qui voulaient s'acheter un enfant en faisant croire qu'ils oeuvraient dans dans le cadre d'une action humanitaire ?
Au même titre que les tchadiens, je suis écoeuré par cette action et je ne vois pas en quoi nous ne pourrions pas faire confiance à la justice Tchadienne.
Accepter que des concitoyens français puissent se comporter ainsi à l'étranger me choque, mais refuser qu'ils soient punis par ceux qui en ont été victimes m'attriste.
Quel est donc ce sentiment de supériorité qui fait croire à ces Français qu'ils peuvent kidnapper des enfants et, une fois l'opération déjouée, qu'ils puissent échapper à toute poursuite ? C'est une deuxième insulte qu'ils font au peuple Tchadien.
Que la justice tchadienne fasse son travail, il sera toujours temps de rapatrier ceux qui auront été déclarés coupables pour qu'ils purgent dans nos prisons leur peine.