Nicolas Sarkozy a compris et exprimé lors de la dernière campagne présidentielle la rupture entre le syndicalisme actuel et ses représentants et la grande majorité des salariés qui depuis belle lurette ont déserté les syndicats français.
Pourquoi cette rupture voire cette fracture entre les mandants et leurs représentants ?
Deux exemples récents viennent illustrer mes propos :
- A Sarreguemines, 75 % des salariés ont voté pour le retour des 40 heures hebdomadaire au sein de l'usine Continental!
- Dans une plateforme logistique des 3 suisses, les salariés en sont quasiment aux mains contre les représentants CGT qui refusaient une proposition patronale pour faire des heures supplémentaires !
Le constat est cruel mais bien factuel, de nombreux représentants syndicaux ne représentent souvent plus ... qu'eux-mêmes !
Triste record européen, nous sommes le pays où les salariés sont les moins syndiqués et encore, il faut principalement compter sur les effectifs de la fonction publique sans oublier que certaines centrales syndicales avaient reconnu que, parfois, les chiffres étaient un peu gonflés !
Cette rupture s'explique pour diverses raisons.
Bien sûr la montée de l'individualisme constatée dans la société rejaillit sur les structures collectives. Alors que le syndicalisme nécessite la discipline de groupe, les personnes s'engagent peu dans cette voie pour garder leur "liberté".
Ensuite la logique même du syndicalisme français qui, victime d'une course sans fin pour essayer de récupérer le peu de suffrages exprimés lors des élections professionnelles, ne se contente plus que de contester et camper sur des discours idéologiques sans rapport avec les réalités de terrain.
Enfin une représentation très relative par des "permanents syndicaux" très souvent coupés de la réalité, enfermés dans leur idéologie, ennuyés des véléités des nouveaux syndiqués quand ils n'ont pas un jour "verrouillé" leur organisation pour s'assurer ainsi tranquillité et absence totale de remise en question.
Il fallait entendre à la radio les salariés des 3 suisses vilipender leurs collègues CGT emprisonnés par leur attitude d'obstruction systématique et bloquant ainsi les personnes qui voulaient faire des heures supplémentaires de le faire.
Va-t-on enfin mettre fin au statu quo des "5" et permettre à toute organisation syndicale normalement constituée de pouvoir se présenter aux suffrages des électeurs dès le premier tour ?
Va-t-on mettre fin à toutes ces rentes de situation que constituent les mandats dans les conseils d'administration des CAF, ASSEDIC et autres organisations faussement autonomes et paritaires ainsi que les statuts de "permanents syndicaux" qui sont payés par leur entreprise parfois pour mieux la bloquer et empêcher son développement ?
Que 2008 soit l'année du vrai dialogue social et démocratique.
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