Comme d'habitude, tout est bon pour tirer à boulets rouges contre l'ANPE, responsable de tous les maux de la terre.
Depuis quelques jours une polémique, savamment entretenue dans le contexte des discussions actuelles qui devraient aboutir aux nouvelles règles imposées aux chômeurs, viendrait à faire croire que l'ANPE proposerait des emplois payés en dessous du SMIC.
Pour preuve une annonce qui propose un emploi en Inde payé entre 10.000 à 20.000 roupies, monnaie locale.
L'ANPE propose chaque année plus de 3 millions d'offres.
Sur ces offres, très peu concernent l'expatriation mais rien ne doit empêcher l'ANPE de les proposer dès lors qu'elles correspondent aux salaires en vigueur dans le pays.
Comme l'a précisé sur RTL, le directeur de l'ANPE, Christian Charpy, qui s'est étonné de la polémique: "le salaire proposé est quatre à cinq fois supérieur au salaire moyen en Inde. Chacun est libre de faire ou non une expérience d'expatriation et je ne vois vraiment pas pourquoi on se pose la question de savoir si cette offre est légitime ou pas légitime".
Bien entendu, tout cela vient à point pour faire peur et démontrer que le gouvernement, via son bras armé l'ANBPE, va persécuter les chômeurs en les obligeant à accepter n'importe quoi, y compris l'expatriation de force à des salaires médiocres.
Qui peut croire sérieusement un instant qu'un chômeur français se verrait radier de l'ANPE et priver de ses allocations parce qu'il refuse un emploi à plus de 6000 kilomètres de son pays !?? Qui plus est si il ne parle ni la langue indienne, ni la langue anglaise demandées.
Par contre, si un demandeur d'emploi s'inscrit comme demandeur d'emploi demandant exactement le métier proposé dans l'annonce, émet le souhait de travailler dans la ville indienne concernée, parle les langues demandées et signale au moment de son inscription qu'il est candidat à l'expatriation, il serait tout de même étonnant qu'il puisse refuser l'annonce. Et si oui, est-il réellement demandeur de l'emploi qu'il a lui-même défini dans ses modalité d'exercice ? Est-ce interdit de se poser la question ? L'inscription à l'ANPE n'a-t-elle pas vocation à retrouver le chemin de l'emploi ?
Ceci est un cas d'école qui me fait sembler à l'arbre qui cache la fôret. Mais en aucun il peut illustrer les obligations demandées actuellement ou à l'issue des changements voulus aux demandeurs d'emploi.
Il est dommage une nouvelle fois que les médias qui aiment agiter le chiffon rouge puisse réduire le travail précieux des 30.000 agents de l'ANPE à une annonce pour le moins anecdotique sur la masse des offres proposées en France.