Les différentes grèves organisées récemment dans les entreprises et établissements publics ont toutes été des flops.
Pourquoi ces échecs ?
A mon avis trois facteurs que les syndicalistes refusent d'entendre, leur remise en question personnelle étant nécessaire.
Tout d'abord la crédibilité de leurs revendications.
Chacun connait la situation actuelle et les adaptations nécessaires. Les refuser devient un caprice inaudible pour le reste du monde salarié. Les agents du service public ont aussi un cerveau et comprennent les grands défis que nous devons relever ensemble pour protéger notre système de retraite. Ne pas vouloir travailler plus longtemps dans l'état actuel de la pyramide des âges et de la plus grande longévité des vies est absurde.
Travailler moins longtemps (35 heures) par semaine mais plus longtemps dans la durée (42 ans) parait une solution nécessaire à laquelle s'opposer sans rien proposer en alternative rend peu crédible la moindre revendication.
Ensuite l'éloignement des salariés (la base) avec les syndicalistes professionnels.
Les salariés en ont marre de perdre une journée de salaire parce que le bureau du syndicat à Paris l'a demandé. En dehors des élections syndicales, la communication dans de très nombreuses administrations et entreprises est quasi nulle.
Aucun compte rendu de l'action menée et aucune réunion d'échanges ne permettent un réel dialogue. A se demander si les syndicalistes souhaitent vraiment être représentatifs des salariés ou de leurs propres revendications...
Par ailleurs les salariés en ont assez que leurs représentants, qui parlent en leur nom, n'aient pas les mêmes contraintes professionnelles et parfois ont totalement perdu pied avec la réalité du terrain. Une fois permanent de son syndicat, le syndicaliste n'a plus qu'une obsession : conserver ce statut qui lui permet d'être éloigné du stress quotidien de ses missions premières... Soit, mais après 10 ou 15 ans de syndicalisme à plein temps où il n'a jamais de contacts avec les salariés qu'il est censé représenter, connait il encore assez les réalités pour en parler ? Ses revendications sont-elles encore d'actualité ?
Enfin il faut cesser l'hypocrisie et pousser les autres à la grève quand soi-même on utilise un subterfuge pour être payé.
Comment me direz-vous ? Tout simplement en incitant vivement ses collègues à la grève et en déposant tout à fait réglementairement à sa direction une journée syndicale de droit sur son quota annuel !
Ainsi, vous êtes absent du travail et donc participez à la désorganisation du service, pour autant vous serez payé normalement puisque cette journée vous sera décomptée d'un quota de décharges syndicales payées tandis que vos braves collègues qui vous auront écouté et ne sont pas syndicalistes perdront eux une journée !!!
Tant que la pratique syndicale ne sera pas plus constructive, crédible et morale, le syndicalisme connaîtra ces échecs cuisants et cette crise de représentativité qui l'affecte de manière vitale.
Commentaires