Vendredi dernier, nous avons accueilli à la Table Ronde de Montereau au sein de notre traditionnelle réunion "statutaire" Stéphane Dervillez, enseignant au lycée André Malraux afin qu'il nous présente le projet "classe de seconde ambition réussite".
En effet, depuis quelques années il est constaté des taux d’échec en fin de seconde relativement importants. Certains des élèves dont le passage en première est inenvisageable sont proposés en réorientation dans le professionnel. Cette réorientation est souvent mal perçue par les jeunes et les familles. Par ailleurs ces élèves venant de seconde ne sont pas prioritaires dans les affectations (les places sont d’abord attribuées aux élèves provenant de troisième).
En outre ceux qui choisissent de redoubler ne réussissent pas forcément une deuxième seconde à la hauteur de ce que l’on est en droit d’attendre.
Les causes des échecs de nos jeunes sont nombreuses. Les plus courantes sont :
- La démotivation due à des difficultés scolaires récurrentes ou à une mauvaise orientation
- Un niveau scolaire très faible
- L’absentéisme
- Des problèmes personnels.
Le système classique ne permet pas toujours de trouver des réponses adaptées à ces différents problèmes. C’est pourquoi une équipe éducative du Lycée, sous la direction de Madame Danièle Butet, Proviseure, propose aux élèves en difficulté un dispositif expérimental pendant une année de seconde spécifique.
Fonctionnement de la « classe de seconde ambition réussite »
Quatre lignes directrices nous ont guidés :
a. assurer une présence adulte plus importante tout au long de la semaine.
Deux professeurs sont ainsi présents dans la salle de classe durant plus de la moitié des cours : un professeur fait cours tandis que le second veille au bon fonctionnement : attitude des élèves, concentration, bavardages, réponse individualisée en cas de difficulté…
b. s’affranchir des notes
(pour la première partie de l’année).
La note peut se montrer démotivante, surtout quand elle est souvent mauvaise. L’élève s’habitue alors à l’échec et ne travaille plus. Il perd confiance en lui. Les évaluations se font par compétences. Les compétences non acquises sont à retravailler et à repasser ultérieurement.
c. aider les élèves à reprendre goût au travail et à l’effort.
Chaque journée se ponctue par une heure d’étude encadrée. On y fait les devoirs et on retravaille les compétences non acquises. Les élèves repassent également les compétences non validées. Ces heures d’étude sont assurées par un, deux, voire trois professeurs.
d. former un groupe-classe solidaire.
Ce dernier point motive notre demande de financement. En effet, du 21 au 24 octobre inclus, pour faire un premier bilan en cours de trimestre, nous emmenons les élèves randonner quatre jours dans le Morvan.
Pour que ce voyage ait un caractère obligatoire, il doit impérativement être gratuit pour les élèves.
Les élèves, les professeurs et la direction du Lycée André Malraux recherchent donc un parrainage ou un sponsoring afin de mener à bien ce projet.
Personnellement, il me semble essentiel au delà des constats qui sont généralement partagés par tous de dépasser le stade des regrets et d'agir concrètement pour trouver des solutions ou tout du moins essayer de mettre en oeuvre des mesures correctives.
Même si une action peut sauver ne serait-ce qu'une personne, à mon avis il faut la mener. Il est facile de critiquer la situation d'un jeune adolescent à la dérive parce que personne n'a eu un jour le courage, la perspicacité mais aussi la persévérance de lui rappeler quelques principes de base pour réussir sa scolarité et profiter pleinement des bienfaits de l'école publique. Comme il n'est pas acceptable de pouvoir croire à un certain déterminisme social qui condamnerait des enfants aux parents irresponsables à la médiocrité.
Après un débat riche en question, les tablers ont considéré que la TRF93 pouvait mener une action en faveur de ce projet.
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