Depuis plusieurs jours des électriciens et gaziers d'EDF et GDF-Suez se livrent à des actes de sabotages en coupant l'alimentation de leurs clients.
Ces actes sont intolérables venant de salariés bénéficiant de conditions de travail bien plus élevées que la moyenne des salariés français.
Si les entreprises vont engranger des pertes, c'est d'abord les clients qui subissent des préjudices et qui sont une nouvelle fois pris en otages.
Il est bien dommage que certains syndicats cautionnent de telles actions car c'est une démonstration supplémentaire de leur nullité qui conduit que notre pays soit le moins bien syndiqué d'Europe. Non seulement ils soutiennnent des actions illégales mais parfois ils les encouragent comme on l'a vu dans la mise à sac d'une sous-préfecture. Dans ce dernier cas, qui va payer les réparations ? Quid des salariés de l'Etat présents sur place qui ont vu leur outils de travail et parfois leur effets personnels sacagés.
Les coupures dEDF-GDF sont d'autant plus intolérables qu'elles peuvent mettre en danger des particuliers comme des personnes qui se font hospitalisées chez elles avec des appareils respiratoires par exemple et dont les batteries n'ont pas forcément une très longue durée de fonctionnement. Elles nuisent aussi à d'autres entreprises et salariés, beaucoup plus fragiles et fragilisés par la crise actuelle qu'EDF-GDF et ses salariés.
Quid des entreprises qui ne peuvent pas travailler ? Quid des aliments conservés dans la chaîne du froid par des commerçants ou des particuliers et qui seront définitvement perdus ?
Certes, c'est dur pour tout le monde, mais n'est-ce pas scandaleux de mener de tels actes pour dénoncer les jeunes salariés d'EDF qui gagnent 1200 € net par mois ? Beaucoup de salariés ne gagnent cette somme que brut, n'ont pas les nombreux avantages de travailler 32 heures, un comité d'entreprise le plus riche de France, les voitures de fonction et l'électricité à prix (très) réduits.
Qu'ils manifestent pour des augmentations de salaires ne me choquent pas mais que des salariés, qui sont entrés dans une entreprise en toute connaissance de cause, se mettent à la saborder par des actes malfaisants ne méritent que des sanctions lourdes. Dommage qu'ils n'aillent pas jusqu'au bout de leur démarche en quittant cette entreprise qui les maltraite autant ...
Les coupures de gaz et d'électricité par des grévistes des réseaux de distribution, qui se sont multipliées ces derniers jours, ont suscité vendredi une vive réaction gouvernementale, François Fillon parlant de "sabotage", alors que les syndicats justifient ce moyen d'action.
Depuis trois semaines, les salariés d'ErDF (filiale d'EDF) et de GrDF (filiale de GDF) sont mobilisés par des grèves et manifestations pour notamment des hausses de salaires. Mais cette mobilisation passe également par des coupures d'alimentation, provoquées par certains salariés.
Jeudi, 66.500 clients ont été privés d'électricité "à un moment ou un autre de la journée", selon ErDF, et 9.160 foyers de gaz, selon GrDF.
Des coupures plus faibles ont eu lieu vendredi, mais elles devraient s'amplifier lors de deux nouvelles journées d'actions prévues mardi et jeudi.
François Fillon a qualifié vendredi ces coupures de "sabotage". Le ministre du Travail Brice Hortefeux a souligné qu'elles ne pouvaient pas "être assimilées à l'exercice du droit de grève" et étaient passibles de "sanctions".
"La coupure a toujours été historiquement pour nous le moyen de se faire connaître. (...) Mais là, on est sur autre chose", reconnaît Michel Dumazeau (CGT Ile-de-France).
Si ministères, administrations et entreprises sont particulièrement visés, la population est également touchée, reconnaît-il.
Pour les directions d'ErDF et de GrDF, ces coupures sont "des actes isolés de malveillance commis par une minorité de personnes" et "pas du tout en ligne avec l'esprit de service public qui animent la plupart des salariés". Mais "c'est fait par des professionnels qui ont les clés", souligne-t-on à GrDF.
Des plaintes ont été déposées, et des salariés ont été traduits en référé.
"Le gaz, c'est un robinet qu'on ferme, et l'électricité, des manettes qu'on abaisse", dans un des plusieurs dizaines de milliers de postes d'alimentation, souvent peu ou pas surveillés, explique un syndicaliste, sous couvert d'anonymat.
Pour Marie-Claire Cailletaux (CGT), ces coupures sont des "gestes maîtrisés et assumés collectivement", mais les actions prennent aussi la forme "de remises de courant pour les plus démunis, de passage en tarif de nuit pour les usagers ou d'énergie gratuite pour les hôpitaux".
La coupure est "une arme quand même terrible, qu'on n'a pas utilisée depuis un certain temps, mais dont on se sert avec précaution", souligne Max Royer (FO).
"Bien sur, on ne cautionne pas les coupures dans un hôpital", ajoute-t-il. L'hôpital de Douai a connu mardi une coupure de courant de 40 minutes, couplée à une défaillance des groupes électrogènes, qui "n'était pas due aux grévistes, mais à un problème technique", assure Mme Cailletaux.
Si elle "condamne les coupures sauvages", Marie-Hélène Gourdin (CFDT) soutient aussi "les coupures maîtrisées et ciblées, par exemple sur les administrations".
Tous soulignent le "ras-le-bol" des salariés, notamment des jeunes, très nombreux dans le conflit. "Ils gagnent 1.200 euros net par mois (...), alors que pendant la tempête Klaus ils étaient corvéables à merci", souligne M. Royer.
Depuis la filialisation de GrDF et ErDF, "il y a eu un grand choc: de plus en plus de sous-traitance, des conditions de travail dégradées, le service public rendu de manière insatisfaisante, et des salaires nettement inférieurs" à ceux d'EDF et GDF-Suez, souligne la CFDT.
Et l'annonce des augmentations mirobolantes des dirigeants de GDF-Suez a "été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", reconnaissent-ils.
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