C'est toujours avec plaisir que j'assiste tous les ans à la cérémonie des élèves méritants organisée au Lycée André Malraux.
Les élus régionaux ne devant pas connaître Montereau ont brillé par leur absence et se sont fait remplacer par un fonctionnaire...
Après Madame la Proviseure et avant Monsieur l'inspecteur d'Académie, j'ai pu m'exprimer et vous retrouverez ci-dessous la teneur de mon intervention :
"Monsieur l’inspecteur d’Académie, Madame la Proviseure, Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs
Je vous prie de bien vouloir excuser Monsieur le Député-Maire de Montereau Yves Jégo présent dans une autre manifestation municipale qui m’a demandé ce jour de le représenter.
Je tenais tout d’abord à remercier tout particulièrement madame le Proviseure et toute son équipe pour l’organisation de cette 7ème édition de remise de prix aux élèves méritants.
Le succès qu’elle remporte, est le témoignage, s’il en était besoin, du travail réalisé par l’ensemble des équipes pédagogiques qui oeuvrent au quotidien pour la réussite de nos enfants.
Vous connaissez mon attachement à cet établissement qui a été aussi, entre 1987 et 1992, « mon lycée ». Ne pouvant revenir quotidiennement ici, comme d’autres de mes camarades qui ont embrassé une carrière au sein de l’éducation nationale et ont choisi de revenir enseigner dans le lycée de leur jeunesse, j’ai été choisi par le conseil municipal pour siéger au sein de votre conseil d’administration entre 1995 et 2001 et suite aux élections municipales de mars dernier pour y siéger de nouveau jusqu’en 2014.
C’est pour moi toujours un moment d’émotion et de fierté d’être avec vous, parmi vous, ici, dans ce lieu qui a été déterminant pour ce que je suis aujourd’hui.
Comme d’habitude, mais un peu moins chaque année, j’y retrouve des visages de professeurs que j’ai bien connu et qui, pour moi et pour beaucoup d’autres, ont joué un rôle essentiel dans une des phases importantes de nos vies, celle de la scolarité où chacun entreprend son apprentissage, façonne sa personnalité, celle où le temps nous est donné d’apprendre des connaissances, de comprendre le monde qui nous environne, d’apprendre à comprendre aussi.
Dès que des occasions me le permettent, je n’oublie jamais de rappeler aux plus jeunes d’entre nous qui usent leurs pantalons sur les bancs de nos écoles élémentaires qu’ils doivent non seulement respecter leur enseignant parce qu’il est là pour eux, pour leur transmettre le savoir et éveiller leur curiosité mais qu’ils doivent aussi s’en servir et l’user au maximum pour que leur scolarité soit la plus profitable possible.
Ces dernières années, la municipalité s’est efforcée avec ses programmes RAPE et RAUC d’aider ceux qui avaient des difficultés à pouvoir bénéficier d’un soutien scolaire mais aussi la construction de nouvelles écoles plus modernes et plus opérationnelles pour les usages pédagogiques actuels.
Nos initiatives associées avec celles de l’éducation nationale doivent permettre à ceux de nos enfants qui sont en difficultés d’entrer dans le cercle vertueux de la réussite en rompant avec le fatalisme qui pourrait s’abattre sur eux.
En ma qualité de membre du conseil municipal, je ne peux que remercier les organisateurs de cette manifestation qui permet de montrer et de démontrer à ceux qui en auraient peut-être encore besoin et notamment ceux qui ne sont jamais venus à Montereau mais regardent notre ville de manière lointaine et dédaigneuse, la critiquent sans même être venus ne serait-ce qu’une fois, que notre ville et notre lycée sont riches de talents, riches de volontés, riches de compétences.
Vous, élèves méritants, vous êtes l’illustration que l’on peut vivre et étudier dans des quartiers jugés difficiles et réussir.
C’est pour nous une fierté de constater, et de récompenser, ces élèves qui ont obtenu de brillants résultats au baccalauréat, au BTS mais également dans des disciplines sportives.
Mais c’est aussi un plaisir d’encourager celles et ceux qui, s’ils n’ont pas obtenu nécessairement les meilleurs résultats, se sont illustrés auprès de leurs camarades et de leurs professeurs pour leur sens des responsabilités et leurs mérites personnels.
Le résultat n’est pas le seul enjeu, le comportement est également essentiel surtout dans une société où le civisme et la solidarité se font de plus en plus rares tout simplement parce que la société de consommation n’a d’existence que par l’exacerbation de l’individualisme et que la vitalité de cette exacerbation se trouve essentiellement dans la facilité, l’oisiveté, la médiocrité, la tricherie, la jalousie.
Je l’avoue, je n’en peux plus d’entendre les discours larmoyants sur les pauvres petits qui auraient leur avenir compromis parce qu’ils fréquentent les écoles de l’Education nationale.
Que chacun assume ses choix. On ne peut venir à l’école, y passer son temps à perturber les cours, à chahuter ses camarades, à chercher en permanence à compromettre le système et se réveiller un beau matin en se plaignant que l’Etat n’a rien fait pour vous et justifier ainsi sa haine contre le système, à justifier ainsi ses petits trafics et ses actes délictueux ou criminels.
Tout ne peut tomber en permanence du ciel. Le monde n’est pas fait d’allocations que l’on mériterait uniquement parce que l’on n’est né sur un territoire donné. Le monde dans lequel nous vivons n’a pas changé avec la mondialisation. Et je ne connais aucune société humaine qui ne vit sans aucun effort. L’évolution de la société fait qu’aujourd’hui nous ne sommes quasiment plus ni chasseur, ni pêcheur, ni cueilleur mais ce que nous avons à notre disposition est bien le fruit du travail humain. Il n’y a aucune raison que d’autres travaillent et que nous non. Il n’y a aucune raison qu’on puisse penser que les contrées occidentales soient supérieures à d’autres et que nous pourrions vivre sans travailler comme il est insensé de penser que nous pouvons au nom de l’écologie refuser aux pays en développement d’atteindre le même niveau économique et de confort que le notre.
Ayant la chance de voyager, je peux vous dire que très souvent nous sommes dépassés économiquement et que si nous ne réagissons pas, le nationalisme exacerbé qui trouve sa genèse dans les périodes de crise ne changera pas le cours de nos économies mais sera un facteur de troubles dont on sait souvent comment ils commencent mais rarement comment ils finissent.
Il n’y a pas de fatalité économique, il n’y a qu’une volonté dangereuse et suicidaire de vivre sur nos acquis économiques, politiques et culturels qui ne suffiront pas à nous maintenir sur l’échiquier politique international mais surtout à maintenir dans notre pays notre système social et éducatif.
Je m’adresse à tous les jeunes qui vont être récompensés ce matin pour leur dire d’abord ma satisfaction de les voir aujourd’hui ici présents dans cette manifestation.
Satisfait je le suis car vous faites dorénavant partis des anciens de Malraux.
Si certains ont essayé parfois de faire croire, au-delà de nos contrés, que cela était plus un boulet à traîner qu’une fierté à arborer, je peux vous affirmer du contraire et que le passage dans cet établissement est un atout pour votre vie personnelle et professionnelle et que je n’ai besoin pour m’en convaincre que d’échanger avec tous mes anciens camarades lycéens.
Soyez fiers du chemin que vous avez entrepris et parcouru mais, justement, ne vous arrêtez pas en si bon chemin en cédant à la facilité.
Etre méritant c’est avoir démontré à ses parents, à ses amis, à ses camarades et à ses enseignants que non seulement vous aviez un potentiel mais que vous vous êtes donnés les moyens d’aller plus loin, d’aller au-delà de ce qu’on attendait de vous, c’est s’être dépassés, d’avoir combattu l’adversité, d’avoir cru en vos capacités et transformer vos faiblesses en force.
Ne vous laissez jamais influencés par ceux qui pensent que vous n’êtes pas capables.
Vous avez su démontrer, en étant aujourd’hui repérés et récompensés, votre volonté, votre intelligence, votre détermination et vos efforts. Continuez ainsi, c’est la voie de l’épanouissement.
La seule richesse d’un pays, ce sont ses enfants, vous êtes les pépites de la France. La Nation peut être fière de vous.
Nous avons besoin de vous, nous comptons sur vous.
Merci à Mme Butet de nous rassembler pour féliciter en ce jour particulier autant les enseignants que leurs élèves à qui je souhaite la destinée qu’ils méritent.
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