Le prisme médiatique pourrait donner l'impression depuis plusieurs années une certaine ouverture d'esprit vis à vis de ceux et celles qui décident d'assumer leur orientation sexuelle.
Mais la télévision n'est souvent qu'une vitrine et la liberté qu'ont certains en s'enfermant dans quelques rues parisiennes reste encore une exception.
Au fil de l'actualité et des informations chassées par d'autres, nous pouvons malheureusement constater depuis plusieurs mois une recrudescence d'agressions ou d'agissements homophobes dans notre pays.
Pas une semaine sans une agression violente, sans qu'un(e) homosexuel(e) ne soit ostracisé(e) dans son milieu professionnel ou familial mais aussi insulté(e), menacé(e), agressé(e) de manière plus ou moins crapuleuse notamment sur des lieux de rencontre ou via internet.
Ce qui vient de se passer entre deux équipes de football en est une démonstration supplémentaire suffisament médiatique pour qu'on en parle dans tous les médias.
A la veille du match, les dirigeants du Paris Foot Gay ont reçu ce courriel : «Désolé mais par rapport au nom de votre équipe et conformément aux principes de notre équipe, qui est une équipe de musulmans pratiquants, nous ne pouvons jouer contre vous, nos convictions sont de loin plus importantes qu'un simple match de foot, encore une fois excusez-nous de vous avoir prévenu si tard».
«Cette équipe a tout simplement refusé de se déplacer pour ne pas avoir à jouer contre des homosexuels» déplore le PFG qui sans relâche pourtant dénonce les communautarismes et discriminations et tente avec plus ou moins de succès à ce que les instances sportives et les clubs professionnels s'investissent sur le sujet de l'homophobie dans les stades. Le Paris Foot Gay «est ouvert à tous, hétéros comme homos, heureux de lutter ensemble contre les préjugés et les discriminations. Au sein de notre équipe se côtoient des black, des blancs, des beurs, toutes religions confondues» rappelle le PFG.
L'entraineur même du PFG, Brahim Naït-Balk, vient de relater dans un livre, ''Un homo dans la cité'' son expérience. C'est par le foot que Brahim entendait se fondre dans le lot commun d'un jeune garçon des cités, espérant par mimétisme que son homosexualité demeure secrète. «Je n'aimais pas trop le foot, mais sans foot, dans la cité on est rien» a-t-il expliqué au micro de France Info.
Cet incident éclaire ce que peuvent endurer quotidiennement des milliers de nos compatriotes, notamment les plus jeunes qui sont les plus fragiles et qui trouvent parfois pour certains d'entre eux une réponse en tentant de se suicider.
J'espère que la demande de dialogue du PFG à l'intention du club de Créteil aura une réponse positive.
Au delà de cette affaire qui aura servi surtout de révélateur, les actes homophobes ne doivent pas être minimisés.
Les pouvoirs publics, la police et la justice, doivent être vigilants et ne pas donner l'impression que les homosexuels sont des sous-citoyens qui peuvent servir de proies faciles et d'exutoire à la bêtise et la médiocrité.
Personnellement je n'ai jamais vécu l'homophobie, mais je vis dans un milieu relativement aisé, à priori beaucoup plus tolérant que des milieux marqués par une religion intolérante. La montée de l'homophobie n'est-elle pas liée à la montée de religion intolérante? Ou est-ce une question taboue et politiqument incorrecte?
Rédigé par : joigny | mercredi 07 oct 2009 à 21h25
Tous ces mots qui se terminent pas "phobie" n'ont guère de sens, les phobies étant des névroses.
Il s'agit tout simplement d'intolérance, et c'est inacceptable.
Je m'amuse toutefois de l'existence de clubs sportifs fondés sur les préférences sexuelles. Pourquoi pas le club des amateurs de fondue au cheddar ?
Il n'y a pas de religion "tolérante" avec l'homosexualité : "Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination." (Lévitique 18-22)
Rédigé par : JM MUYL | samedi 10 oct 2009 à 09h55