Je n'aime guère tirer sur les ambulances mais je garde en mémoire les propos désagréables tenus par Nicolas Sarkozy et certains de ses supporters contre Jacques Chirac et son action politique et leur besoin permanent, notamment après l'élection de mai 2007, de comparer Nicolas à Jacques, pour minimiser le second. Pour quelqu'un qui devait être orienté vers l'avenir, je trouvais cela étonnant de passer son temps à regarder dans le rétroviseur et puis tout cela est somme toute assez puéril...
Quelques années plus tard, la droite réalise un de ses plus mauvais scores électoraux et le Président de la République a déçu par son comportement peu présidentiel, qui se voulait moderne mais qui en fait est bien éloigné de la fonction et des actes politiques qui ne cessent de déboussoler ceux qui l'ont porté à la fonction.
Reconnaître la qualité de ses adversaires est nécessaire et le Président de la République se doit être au dessus de tout esprit partisan, la nomination de personnalités doit donc se faire au delà de tout esprit partisan. Cependant il devient vite désagréable de voir confier tous les postes à responsabilité au camps d'en face, dans ce cas, autant voter directement pour eux...
Ce malaise ne peut que s'amplifier quand on voit avec stupéfaction l'acharnement judiciaire contre Dominique de Villepin et les changements de politique décidés sans grande concertation et au gré des sondages ou des humeurs.
Certes la crise est là et je reconnais à Nicolas Sarkozy un dynamisme fort salutaire qui nous a évité des catastrophes nationales comme le peuvent vivre aujourd'hui d'autres européens. Après, cela ne suffit pas et le remaniement intervenu après l'élection régionale n'est pas une réponse suffisante.
Le changement voulu ne peut se résumer à quelques têtes nouvelles ou à quelques départs du gouvernement, c'est un changement profond que nous attendons, dans la droite ligne de l'espoir qu'a suscité l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007
Par ailleurs, l'UMP ne peut se réduire à Nicolas Sarkozy et nous avons, à droite, bien d'autres talents, héritiers du Gaullisme et du Chiraquisme, cette droite sociale qui rassemble plutôt que divise, porte des valeurs humanistes et fédère les énergies sans jeter aucun anathème.
C'est avec plaisir que j'ai appris qu'hier Alain Juppé envisageait une éventuelle candidature.
Pour l'instant, ce n'est que dans l'éventualité où Nicolas Sarkozy «ne [serait] pas à nouveau candidat en 2012»... Alain Juppé a assuré, dimanche soir sur BFM TV, qu'il n'excluait pas de se présenter à des primaires à l'UMP en vue de l'élection présidentielle de 2012.«Le candidat naturel de la majorité en 2012, c'est Nicolas Sarkozy, a-t-il assuré. S'il arrivait, pour des raisons qui lui appartiennent, qu'il ne soit pas à nouveau candidat, moi je pense qu'il faudra des primaires au sein de l'UMP.»
Pour le gaullo-chiraco-juppéo-villepiniste que je suis, c'est en tout cas une lueur d'espoir... ;-)
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