Mon allocution le jour du vernissage :
L’idée en avait été donnée par le Maire de Montereau fin 2008 et s’était vite concrétisée : une exposition réunissant des talents très variés avec comme point commun d’être monterelais (ou de très proches voisins) avait été organisée au Prieuré Saint-Martin en Juin 2009.
Devant la qualité et la diversité des œuvres et objets exposés et le succès public, il était devenu évident que ce rendez-vous devait devenir une tradition.
C’est chose faite puisque le Musée de la Faïence accueille jusqu’au 2 Mai prochain la deuxième édition de cette exposition si particulière, puisqu’elle révèle les trésors cachés des Monterelaises et des Monterelais, et donne la preuve qu’elles et ils ont du talent.
Des talents devrais-je dire, dans la plus grande variété des modes d’expression possible, avec pour seule contrainte, les limites de l’espace de cette Salle Paul Quesvers du Musée.
Jugez-en, car je ne peux résister au plaisir de citer les noms et présenter les œuvres en quelques mots trop rapides, par ordre alphabétique :
Patrick Armipertis : Patrick est bien connu de la Ville puisqu’il officie au service informatique. C’est bien entendu un passionné des « NTIC », entendre « nouvelles technologies de l’information et de la communication ». Un mot manque ici qui nous permettrait de faire un lien entre son activité professionnelle et la passion dont il nous laisse à voir quatre travaux. Le mot « numérique ». Car si vous êtes un passionné de photo Patrick, c’est spécifiquement les fantastiques ouvertures que procure le numérique qui vous ont séduit.
Dans un travail patient pour capter l’heure bleue, dite entre chien et loup, et sa magie, vous accordez une place toute particulière à la ville de Montereau que vous montrez en majesté, dans la rencontre de la pierre, du ciel et de l’eau, comme dans un rêve. Je crois savoir que la Ville a décidé d’agrandir certains de vos clichés pour les présenter lors d’une manifestation qui fêtera, en Allemagne, très bientôt, en Mai, le 40ème anniversaire du jumelage entre Montereau et Walldürn. On ne pouvait trouver plus belle invitation à la visite de notre ville. J’ajoute que tous ceux qui visitent le site de la Ville peuvent admirer une de vos photos en bannière d’accueil. C’est tout dire !
Monique Chéreau présente 10 tableaux qui sont en fait dix peintures sur soie. Quoi de plus agréable à travailler et de plus chatoyant que la soie : ce sont vos propres mots….vous êtes née à Misy-sur-Yonne, et avez été professeur d’anglais à Bray-sur-seine. Vous avez passé de nombreuses années à l’étranger. Vous avez eu la possibilité d’apprendre la peinture sur soie et toutes ses techniques (dégradé, serti, sel, sucre, batik etc…) en Nouvelle Calédonie où les couleurs vives et contrastées, les couchers de soleil et les beaux ciels se reflétant dans l’eau vous procuraient, dites-vous, une indicible émotion artistique, en vous inspirant nombre de foulards, corsages, coussins et tableaux qui furent présentés en Calédonie, dans l’Yonne et en Seine et Marne, et à Montereau aujourd’hui, pour notre plus grand plaisir.
Christelle Chopin présente, d’émail en céramiques, ses objets décoratifs et ses bijoux fantaisie. Vous dites que votre vocation est née d’une rencontre avec un passionné qui en avait fait son métier et qui vous a tendu l’émail et le pinceau en vous invitant « à vous lancer ». Lorsque votre meilleure amie vous a dit « c’est trop beau », vous avez su que ce serait votre vie. Que les magasins et leurs vitrines allaient vous accepter comme créatrice à part entière. Et que dès lors vous pourriez nous inviter à guetter « l’effet papillon » miraculeusement complice de vos magnifiques objets…
Dominique Dutel, vous êtes né à Meaux mais vous vivez à Montereau depuis 1961. Vous nous présentez une étonnante et admirable moisson de dessins tout à fait singuliers et splendides. Car vous avez un don naturel, sans formation particulière, pour reproduire avec un simple crayon et sans tracé préalable, sans mesures chiffrées, les détails les plus foisonnants de façades, de grilles, de ferronneries, d’ensembles architecturaux complexes. Vous nous dites être passionné par l’histoire de France, en particulier le Moyen-Age et la Renaissance.
Vous passez votre vie (de votre propre aveu) dans les bibliothèques pour trouver des livres précieux en particulier, pour nourrir votre inspiration qui est, on le voit, très généreuse.
Gérard Jollard, vous nous présentez une sélection de photographies, principalement de Paris. Vous êtes natif de Montereau et y résidez, mais la passion de la photo vous est venue lors de promenades à Paris, puis plus tard en parcourant les régions de France. Vous passez de la photo en noir et blanc à la photo de paysages urbains ou ruraux, avec quelques incursions dans le surréalisme. Mais à l’évidence, c’est Paris qui vous inspire le plus, avec ses scènes souvent inattendues…Votre patience alliée à votre promptitude à saisir l’instant donnent des résultats que nous pouvons admirer ici.
Françoise Ladépêche, vous proposez d’admirer des vêtements que vous avez créés pour des poupées mannequin. Depuis l’enfance vous êtes passionnée par la miniature. Mais alors que la plupart des enfants partagent cette passion mais la perdent en grandissant, vous avez su y greffer l’art du crochet que vous a enseigné votre grand-mère, et votre connaissance de l’histoire de la mode et c’est naturellement que vous avez développé une passion très originale dont nous avons la chance de voir les fruits magnifiques. Les photos derrière vos poupées sont également votre œuvre, c’est votre deuxième passion. Vous pouvez en être sûre : de nombreux visiteurs seront admiratifs de votre travail.
José Llorens, vous nous faites voyager en partageant votre amour pour la mer et les vieux gréements. Né sur les bords de la Méditerranée vous y avez passé toute votre enfance et c’est là qu’est née cette passion. C’est tout naturellement que vous avez rejoint la marine marchande, à l’âge de 14 ans. Plus tard vous avez rejoint la Marine Nationale, que l’on appelle encore « La Royale », et avez porté fièrement l’uniforme bleu « marine » et le bâchis (le béret à pompon rouge qui a un effet magique sur les filles, comme vous en avez fait l’expérience……………).
Comme souvent, la vie professionnelle éloigne des passions de jeunesse, mais à la retraite, vous avez pu renouer avec elles.
Vous partez d’un morceau de bois brut et créez tous ces vieux navires de la coque au pont en poussant jusqu’aux mats, aux voiles et aux cordages. Vous nous présentez le « Victory », navire amiral de la flotte anglaise commandée par Nelson et qu’on peut admirer en cale sèche à Greenwhich. Le « Sagres » (prononcer sagress ?) est un navire école portugais, et le Creusenstern, navire école russe, à l’origine allemand et au parcours compliqué. Enfin un autre navire anglais dont vous nous donnerez le nom….On peut vous donner raison, en admirant vos magnifiques réalisations : il n’y a rien de plus beau qu’un grand voilier aux voiles déployées !!!
Doriane Picard nous présente une magnifique sélection de toiles abstraites. Vous êtes née il y a fort peu de temps dans notre région et vous avez toujours aimé le dessin, la peinture et la création manuelle, soutenue en cela par un milieu familial sensible aux arts. Dans votre parcours scolaire vous avez vite abandonné un cursus scientifique pour vous consacrer au graphisme qui vous permet de vivre à présent de votre créativité. Cela vous a donné aussi par le traitement de l’image et la photographie et la mise en page des notions sur les lumières, les matières et les constructions qui vous sont primordiales dans votre approche de la peinture…Une approche que vous avez concrétisée en 2007, avec les encouragements de votre conjoint. C’est donc un parcours récent que vous nous présentez ici. Et c’est d’autant plus impressionnant.
On ne présente pas
Voilà. Quelle belle réunion de talents ! Et quelle diversité ! Il est grand temps que je vous laisse admirer cette superbe exposition.
Je suis sûr que nous pouvons nous dire sans prendre de risques que cette exposition sera une très belle surprise pour les habitants de notre ville et des communes voisines.
Et donc que, comme je le disais en commençant, on tienne là une nouvelle grande tradition…
Merci à l’équipe du Musée : Agnès Musy et Laurence Horsin.
Et pour vous, les artistes, le mot de conclusion sera double : BRAVO et MERCI…
(Illustration :Article de La République)
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