J'adresse à la famille mes sincères condoléances.
Que ce crime stupide et incompréhensible, conséquence de la bêtise, de l'alcool et de la drogue, soit puni sévèrement.
Lionel Repellin-Bouvier avait 40 ans. Il vivait à Everly avec sa femme et leurs trois enfants. Depuis deux mois dans le coma, la vie de cet entraîneur au club de rugby de Provins ne tenait plus qu’à un fil. Ce que ses proches, ses nombreux amis et tous ceux que son agression a touchés redoutaient est survenu. Le père de famille, militaire de carrière, vient de mourir des suites du passage à tabac dont il a été victime dans une rue de Provins, près de la mairie, dans la nuit du 23 au 24 avril.
L’annonce de la mort de Lionel a eu lieu vendredi soir, devant tout le club de rugby réuni pour son assemblée générale. « Ça devait être un moment festif, on devait distribuer les médailles de l’année. Pour ne pas trop plomber l’ambiance, l’annonce a été succincte, afin de lui rendre hommage, mais sans se lamenter », confie un habitant dont les filles étaient entraînées par Lionel.
Pour la justice, ce décès modifie le chef d’inculpation pour A., 16 ans, et C., 17 ans, les deux garçons soupçonnés d’avoir porté les coups fatals. Ecroués depuis le 28 avril, ils sont désormais poursuivis pour meurtre et non plus pour tentative de meurtre. Quant à F., 16 ans, O., 16 ans, et M., 17 ans, les trois filles qui les accompagnaient, elles restent placées sous contrôle judiciaire et sont poursuivies pour non-assistance à personne en danger.
L’émotion reste vive dans l’entourage de l’entraîneur : « Il a été assassiné pour rien! Refuser de prendre ces jeunes en stop, ce n’est pas une raison suffisante pour mourir sur le bord d’un trottoir un vendredi soir. » « Il y a beaucoup de douleur pour tout le monde, confie sobrement Christian Mazurek, président du club. Maintenant, on attend juste que la justice fasse son travail. »
Car il reste plusieurs zones d’ombre à éclairer dans cette affaire. « On a l’impression qu’il y a une chape de plomb autour de ce drame », lâche un proche. Les cinq jeunes voulaient-ils tuer Lionel? D’après une source proche de l’affaire, les deux garçons ont roué leur victime de coups de pied et de poing. Ils auraient voulu revenir sur place avec un couteau « pour le finir », avant d’en être dissuadés par les trois jeunes filles. L’un des adolescents est décrit comme « violent » : « C’est un costaud, affirme un policier. Et il était déjà connu de nos services pour violences volontaires. » Pourquoi ces adolescents sans problème s’en sont pris aussi violemment à cet entraîneur? « Ils n’ont pas le profil de voyous de quartier. Ce ne sont pas non plus des cas sociaux », remarque une proche du dossier. On sait juste que l’un des garçons a fait partie du club de rugby. Une chose est sûre : les adolescents étaient ivres et avaient fumé du cannabis le soir du drame.
Aujourd’hui, l’entourage de Lionel espère que la justice ne sera pas trop clémente avec les agresseurs, car, « malheureusement, ils ne risquent pas grand-chose. Ils sont mineurs et, avec les réductions de peine, ils ne resteront pas longtemps en prison ».
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