Jusqu'au 18 juillet 2010 - Musée de la Faïence
Très belle exposition, vous trouverez ci-dessous le texte de mon allocution
La vie est marquée de péripéties plus ou moins agréables, plus ou moins porteuses de sens.
Pour ce qui vous concerne, Marie-France Gesbaud, disons qu’un accident de santé vous a permis de consacrer beaucoup de votre temps à votre activité de création artistique et que d’un mal est sorti un bien qui nous réunit tous ici ce soir.
Vous êtes pyrénéennes de naissance, de Tarbes, pour être précis, mais après vos études à Paris (pour être manipulatrice en électro-radiologie) vous vous êtes installée en Seine-et-Marne en 1980, et vivez aujourd’hui à Dammarie-en-Lys.
Le contact avec la création picturale remonte à vos années de collège et de lycée où vous avez croisé des peintres pyrénéens qui ont su vous initier à la peinture et au dessin et vous faire partager leur passion.
Cette passion est passée au second plan jusqu’en 97, où vous avez commencé à peindre dans l’atelier « Le Chevalet », créé à Nandy par le peintre André Rateau. Mais, comme vous le dites vous-même, les techniques traditionnelles de peinture à l’huile, le pastel et l’aquarelle vous laissaient insatisfaite.
Jusqu’en 2004, où un déclic s’est produit. C’était à la Foire de Paris : quelqu’un faisait une démonstration de peinture à la cire. C’était de tout petits formats (des cartes pour paquets-cadeaux). Mais vous aviez trouvé votre voie. Et vous avez dès lors expérimenté et creusé ce sillon particulier. En agrandissant les formats, et en mêlant à la cire d’autres techniques, d’autres produits, comme une alchimie chaque jour peaufinée. Térébenthine, huile, pastels, collages : plus rien ne vous est étranger, pour peu que vous puissiez marier tout cela avec la cire.
Cette rencontre entre une aspiration artistique et une technique est un phénomène fascinant, et par la grande diversité du programme d’expositions de ce musée, nous avons pu constater à quel point est importante, dans chaque parcours artistique, la rencontre avec un moyen d’expression, un outil, une technique. Préexistante ou créée ex nihilo. Et à quel point chaque tempérament créatif a besoin de se trouver l’outil « à sa main ».
La variété de ces techniques est un facteur d’étonnement et de bonheur de découverte pour nos visiteurs.
Vous continuez d’ailleurs à travailler, à explorer, chère Marie France, seule ou avec des professeurs comme Sonia Achinsky, ou Pino Galliano avec qui vous travaillez encore aujourd’hui. Vous le faites avec régularité, en y consacrant un minimum de 2 heures par jour dans votre atelier personnel, ce qui prouve, une fois de plus, que le don n’est rien sans le travail. (Thomas Edison disait que toute création se faisait avec 10% d’inspiration et 90% de transpiration).
Nous pouvons aujourd’hui admirer votre travail avec le grand nombre de tableaux de cet accrochage au Musée de la Faïence. Vos sujets d’inspiration s’y dévoilent : c’est la nature, et en particulier l’eau, comme un miroir des âmes.
Votre sensibilité a donc bien trouvé sa technique d’expression et nous sommes heureux d’avoir pu répondre à votre souhait généreux de partage avec la population monterelaise, par cette exposition.
J’espère que vous allez nous faire le plaisir de nous faire une visite commentée de votre travail, même si je sais que les artistes sont souvent en retrait de leurs œuvres et ont quelque pudeur à s’exprimer en public.
En tous cas, au nom de la Ville de Montereau, de son Député-Maire, et de la Direction de ce Musée, je suis heureux de vous accueillir ici et de vous féliciter chaleureusement.
(photo jmag, scan La République de Seine et Marne)
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