Actuellement en cours au musée de la faïencerie une exposition fort intéressante.
Vous trouverez ci-dessous mon alloction.
Mesdames les artistes, Mesdames, Messieurs,
J’hésitais en préparant cette fin d’après-midi, après avoir lu notre documentation et entr’aperçu quelques unes de vos œuvres : pourrions nous parler à votre sujet de « trio de drôles de dames », comme dans la série du même nom ? Aurions nous pu appeler cette exposition « Vive la vie ! » ? Car une chose est frappante : vos oeuvres n’engendrent pas la mélancolie, et appellent la célébration de la vie et l’épanouissement des sens.
Nous écrivions dans le Guide culturel de l’année en présentant votre exposition :
« Trois univers de femmes sculptrices seront déployés dans cette exposition. Avec, en commun, une interrogation curieuse, parfois ironique et toujours bienveillante, de l’être humain. Seront présentées des œuvres extrêmement diverses, une galerie de personnages parfois truculents et toujours touchants… ». Et le thème s’est entre-temps resserré autour de « la femme ».
A contempler aujourd’hui cette exposition, je me demande ce que je pourrais dire de plus sur vos œuvres, tant je les trouve parlantes et immédiatement séduisantes et accessibles.
Je n’en dirai donc pas plus et vous laisserai, si vous l’acceptez, présenter vous-mêmes vos créations.
Et je parlerai plutôt de vous.
Dans l’ordre alphabétique, pour ne froisser personne.
Christelle Chopin, vous n’avez pas été rattrapée par votre patronyme fameux, puisque vous ne pratiquez pas le piano, du moins en public. Il y a 6 ans, en revanche, vous découvriez le modelage à Esmans, dans un atelier qui est central pour vous trois, intitulé « La source aux artistes ».
Votre passion se révèle à ce point dévorante que vous vous initiez seule à de multiples techniques, qui vous mèneront à rencontrer quelqu’un que nous connaissons bien à Montereau, Philippe Audurier. Philippe Audurier a poussé sa « Passion Faïence » aussi loin qu’il l’a pu mais la crise aura malheureusement interrompu dans son élan créatif. En aparté, je peux vous confier que la Ville de Montereau veut acquérir une grande partie de son atelier, aujourd’hui déjà rassemblé par nos soins, afin de préserver le patrimoine faïencier de notre ville, dont il ne sera pas dit qu’il sera détruit une seconde fois. Je pense que si tout va bien, pour les journées du Patrimoine 2011, cet atelier sera à nouveau accessible au public et en état de marche.
En tous cas, Philippe Audurier aura beaucoup compté pour vous et à admirer votre travail on ne peut que s’en féliciter, le féliciter et VOUS féliciter.
Florence Riou, vous avez toujours eu la soif de créer. C’était, après vos études, le théâtre où, déjà, vous confectionnez des costumes. Des années de travail dans des bureaux ne chassent pas cette aspiration puisque, malheureusement dans des circonstances difficiles, vous vous rapprochez du Château des Amendes où officie avec talent et constance Corinne Simon-Emart, professeur de l’Association Bleu Citron. Vous vous livrez avec passion à la peinture où vous excellez très vite. Mais votre parcours ne s’arrête pas là puisque les rencontres d’abord en Vendée de Juliette Moret, céramiste animalière, puis en stage dans son atelier de Véronique Ziegler, enfin à Esmans de Christelle Chopin et Arlette Turpin, vous projettent dans un nouvel univers artistique. Vous embrassez avec la même gourmandise un art qui vous conduit ici aujourd’hui, pour y présenter les deux formes de votre créativité, peinture et sculpture.
Arlette Turpin, vous êtes depuis toujours dans votre élément ici dans ce Musée de la Faïence, puisque si vous avez commencé la sculpture plutôt tardivement, vous êtes depuis votre prime jeunesse, toute proche, passionnée par la faïence de Montereau et ses décors. Vos enfants élevés, la comptabilité, votre métier, vous laisse quelques loisirs et vous vous passionnez pour les arts du feu, d’abord la peinture sur porcelaine, puis, dans la continuité, la céramique. Vous vous affranchissez du tour pour vous orienter vers le modelage, en vous intéressant aux animaux et au corps humain. Entre temps vous aurez également, comme Florence Riou, fréquenté l’atelier de Véronique Ziegler et celui de « La source aux artistes » à Esmans.
La boucle est bouclée, Mesdames : votre rencontre a permis cette splendide exposition. La Ville et son Maire que je représente ici, ainsi que les nombreux visiteurs qui se presseront dans cette Salle Paul Quesvers ne manqueront pas d’être séduits, comme je le suis, par vos talents conjugués.
Je vous félicite et vous remercie très chaleureusement.
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