Le parti socialiste s'est lancé, en ce 10 mai 2011, dans une grande "mitterrandmania" qui frise l'indécence au regard du bilan désastreux de l'ère Mitterrand pour la France et les Français.
Les 14 ans de Présidence socialiste ont en effet plus rimé avec "désastre" qu'avec "espoir".
A l’occasion du 30ème « anniversaire » du 10 mai 1981, le PS se lance dans une grande opérationnostalgie des années Mitterrand !
Et c’est la course à l’héritage parmi les ténors du PS, qui de sapetite phrase, qui de son écharpe rouge ou de son chapeau… :
Ségolène Royal : « J'ai envie de succéder à François Mitterrand […], j’ai été pendant 7 ans à ses côtés à l'Elysée, puis dans son gouvernement, ainsi qu'au Parlement. Je n'ai jamais oublié ses engagements. Même quand il était impopulaire, je les revendiquais »
Martine Aubry veut « placer le PS dans la lignée de François Mitterrand »…
François Hollande a choisi de tenir son premier meeting à Clichy-la-Garenne. Dans le théâtre où François Mitterrand avait lui-même tenu réunion… Et François Hollande a surenchéri : « Qu'est ce que je retiens de François Mitterrand le 10 mai [1981] ? C'est la conquête, c'est la ténacité,c'est la volonté, c'est la capacité de pouvoir traverser des épreuves, franchir des étapes et arriver. Eh bien moi aussi, j'ai fait un long chemin, je ne sais pas si il aura le même dénouement, mais je souhaite que 2012 ait des airs de 1981. »
Arnaud Montebourg et François Hollande tous deux candidats à la primaire, se rendront àChâteau-Chinon le 10 mai 2001. Car c’est là que François Mitterrand avait appris sa victoire…
Les socialistes sont si nostalgiques de l’ère Mitterrand, c’est que tous les éléphants d’aujourd’hui sont des bébés Mitterrand.
Il leur est impossible d’avoir un regard lucidesur une politique à laquelle ils ont activement collaboré !
Ni la politique, ni les hommes du PS n’ont changé depuis 1981 :
Laurent Fabius est premier ministre de François Mitterrand entre 1984 et 1986.
Henri Emmanuelli est de 1981 à 1986, Secrétaire d'État chargé des DOM TOM (1981 à 1983) puis Secrétaire d'État au Budget (1983 à 1986).
Dominique Strauss-Kahn est élu président de la Commission des finances, puis nommé ministre de l'Industrie et du Commerce extérieur dans les gouvernements d’Edith Cresson etde Pierre Bérégovoy.
Martine Aubry est entre 1982 et 1984 conseillère au cabinet de Bérégovoy alors ministre desaffaires sociales. Puis entre 1991 et 1993, elle deviendra ministre du travail, de l’emploi et dela formation professionnelle au gouvernement d’Edith Cresson.
François Hollande est nommé chargé de mission à l’Elysée sur les questions d’économie en1981. En 1983, il devient directeur de cabinet de Max Gallo puis de Roland Dumas.
Ségolène Royal est conseillère à l’Elysée de 1982 à 1988 et nommée ministre del’Environnement dans le gouvernement de Bérégovoy en 1992.IV.
Mais quelques socialistes dressent quand même un bilan catastrophique des septennats de Mitterrand :Au coeur de la mitterrandmania ambiante, certains socialistes n’ont pas perdu leur lucidité : A la question de l’Express du 4 mai « quel bilan faites vous des 2 septennats de FrançoisMitterrand ? » Laurent Fabius, premier ministre de Mitterrand, ne trouve rien d’autre à direque : « rendre normale l’alternance droite gauche »… c’est un peu court pour 14 ans depouvoir !
Pierre Moscovici sur son blog le 11 janvier 2011 : « Cette longue période de 14 ans n’a pas débouché sur une transformation sociale progressiste et profonde et s’est achevée par une déroute historique de la gauche » « elle laisse l’image de variations voire de déceptions idéologiques, le sentiment que la gauche n’a pas su de bout en bout rester fidèle à ses valeurs, s’étant plutôt accommodée du chômage de masse »
Vincent Peillon, dans Marianne du 6 mai 2011, critique « le double discours : d’abord un radicalisme marxisant dans l’opposition pour l’emporter, puis un pragmatisme sans conviction ni ligne de force une fois dans l’exercice des responsabilités. »
Et Michel Rocard de conclure « Mitterrand n’était pas un honnête homme » !
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