Pierre Perret chantait les "jolies colonies de Vacances", en 2017 un remix pourrait être réécrit en s'inspirant de nos prisons françaises.
Nous savions déjà qu'elles n'étaient plus un lieu d'isolement puisque les trafiquants y poursuivent leurs activités criminelles lucratives grâce aux téléphones portables, lorsque ces activités ne sont pas tout bonnement importées dans l'enceinte des prisons, nous savions qu'on pouvait aisément se baigner dans la piscine installée dans la cellule, nous savions qu'on pouvait continuer à y consommer des produits illicites...
Un nouveau pas a été franchi avec beaucoup de savoir-faire artistique la semaine dernière.
La presse vient de relayer une vidéo qui a été téléchargée sur youtube où l'on voit des prisonniers en totale liberté faire goûter, danser, chanter, se mettre en scène.
Je ne suis pas nostalgique de Cayenne mais on peut tout de même s'interroger sur la portée de l'emprisonnement.
Il y a vingt ans je participais à Créteil à un colloque organisé par le Ministère de la Justice.
Déjà nous débattions des peines de substitution et de l'emprisonnement.
Un magistrat avec qui j'échangeais, colloque fini, me disait :"vous savez, dans leur quartier, leur vie ne se déroule qu'en bas de leur immeuble, dans leur cage d'escalier ou leur cave, alors les priver de liberté ne leur change pas leur quotidien, ils sont déjà habitués dans leur tête à être enfermé dans leur quotidien."
C'est effectivement un peu l'impression que la vidéo laisse... En dehors des barreaux qui peuvent leur rappeler qu'ils sont emprisonnés, ils reconstituent en prison, cellules ouvertes, une vie entre potes qui nous ferait penser à une colonie de vacances, où on se retrouve relax entre "potos".
Qu'attendons-nous de la prison ? Qu'elle soit un lieu de rédemption ? Un lieu d'introspection ? Un lieu d'isolement ? Un lieu de "reformatage" ?
Aujourd'hui , force est de constater qu'elle n'est rien de cela !
Entre l'école du vice où les plus aguerris recrutent les plus prometteurs et un club de détente-fitness, la prison française n'apporte aucune valeur ajoutée et rédemptrice à une période qui se doit d'être avant tout punitive.
L'ère Taubira est révolue, le nouveau gouvernant doit cesser cette dérive pénitentiaire française et rappeler à tous les délinquants et criminels de France, que non, la prison n'est pas un lieu de villégiature.
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