La décision de TF1 de faire présenter son journal de 20h par Harry Roselmack n'est pas passée inaperçue et a même suscité de nombreux articles dans la presse quotidienne ainsi que dans les magazines spécialisés.
En ce qui me concerne, Harry Roselmack est un journaliste comme un autre et je reconnais à TF1 au moins la qualité d’avoir choisi un jeune journaliste pour présenter une de ses locomotives d’audimat.
Pour le reste, je trouve que cette campagne autour de la couleur de peau du présentateur est une insulte à son professionnalisme et un oubli inconséquent de ce qu’est la France.
Que le Président de la République demande aux médias que ces derniers soient plus représentatifs de la France de 2006 est tout à son honneur et montre bien que Jacques Chirac vit avec son temps. Que Tf1 ait été plus rapide que le service public englué par les corporatismes syndicaux n’est finalement guère étonnant.
Que ce soit chez I-télévision ou maintenant chez TF1, Harry Roselmack est d’abord un journaliste français et il ne doit sa nomination qu’à son travail et non à une volonté de démonstration de « discrimination positive » qui signifierait qu’il n’ait été « pistonné » que par sa couleur de peau...
Comme l’indique Wikipédia « Harry Roselmack, né le 20 mars 1973 à Tours, est un journaliste français.Après avoir suivi sa scolarité à Tours, il obtient un Deug d'histoire et un DUT de journalisme dans cette ville. Il écrit quelques papiers dans les pages sport du journal quotidien local, La Nouvelle République du Centre-Ouest. Il part pour Paris où, après un passage sur Radio média tropical, il entre en 2000 à Radio France. Il y débute sur France Bleu dans diverses antennes locales, avant de passer sur France Info. En parallèle, il débute à la télévision sur la Chaîne Météo. Repéré par Canal+, il entre à i>Télé, la chaine d'information continue du groupe. Il y présente la grande édition de 18 à 18h30, ainsi que le journal de la mi-journée dans l'émission Nous ne sommes pas des anges sur Canal+.
Succédant à Thomas Hugues, en juillet 2006, il est le remplaçant officiel (joker) sur TF1 de Patrick Poivre d'Arvor pour le journal de 20h00. Son premier JT eut lieu le 17 juillet 2006 avec une audience de 8 millions de téléspectateurs (44,8% de parts de marché). »
Sa nomination n’est donc pas due au hasard ou à la couleur de sa peau. Il est à noter d'ailleurs que TF1 sait chercher ses collaborateurs sur d'autres chaînes puisque Stéphane Follin qui présente la météo a fait ses classes à La Réunion. Il est étonnant que dans le grand groupe France télévision il y ait si peu de mobilité entre les chaînes et que les présentateurs de RFO notamment ne mutent pas plus sur France 2.
Pour autant, je trouve complètement disproportionné l’importance que des médias ont voulu donner au choix de TF1.
Dans le créneau « les français sont des racistes qui s’ignorent », on ne cesse de nous faire croire que nous ne supportons personne d’autre que l’homme blanc et chrétien alors que les faits démontrent quotidiennement le contraire et montrent justement que la France est un pays où liberté et tolérance sont intimement liées aux histoires personnelles des Français, peu importe leurs origines.
Pourquoi, dès lors qu'il s'agit de personnes dont les parents sont d'origines nord-africaines ou sub-sahariennes, les médias branchent tous les projecteurs et en font des tonnes ? N'est-ce pas là une forme de racisme encore plus perfide que celle qu'on veut dénoncer?
Avoir un présentateur TV noir au journal de 20 h en France est somme toute assez banal. En quoi ce serait une révolution ?
C’est ignorer l’importance d’hommes issus de territoitres où la France avait planté son drapeau et qui ont joué un rôle politique dans notre pays depuis des décennies.
Dès la révolution, le général Toussaint Louverture avait su goûter les affres du pouvoir révolutionnaire jusqu'à y laisser sa vie au Fort de Joux (comme bien d'autres révolutionnaires qui furent assassinés pendant la révolution).
Mais un des grands français qui s'est illustré au siècle dernier est Léopold Sédar Senghor (1906-2001).
Né au Sénégal où il a suivi une scolarité dans une mission catholique, il a pu grâce à la République poursuivre sa scolarité au lycée Louis-Le-Grand en 1928, il a été reçu à l’agrégation de grammaire en 1935 et fut nommé professeur dans un lycée de Tours.
Après guerre, il fut député et Secrétaire d’Etat d’Edgard Faure en 1955 avant de devenir Président du Sénégal, ce qui ne l’a pas empêché de devenir Académicien en 1983.
Je suis donc très étonné qu’on puisse sans cesse nous comparer aux Etats-Unis qui n’ont pas la même histoire que nous et qui, alors que nous avions en 1955 un ministre de la République venu du Sénégal, interdisaient aux personnes de couleurs d’emprunter les transports en commun ou de pouvoir s’asseoir sur des bancs.
La France, révolutionnaire, démocratique et républicaine, n’a pas besoin de faire de discrimination positive puisque, par nature, elle n’a jamais pratiqué de discrimination.
Ceux qui veulent transposer en France la culture RAP qui a trouvé ses origines au fond de Harlem se fourvoyent ou ne font qu'instrumentaliser un esprit communautariste pour mieux faire leur bussiness.
Comparer l'histoire de la France avec celle des Etats-Unis est une grave erreur.
Qui peut méconnaitre l'action de Victor Schoelcher et le décret de l'abolition de l'esclavage dans les colonies (1948). Qui peut faire croire que nos écoles ou nos hôpitaux créés dans les colonies françaises étaient uniquement réservés aux colons ?
La France n'est pas qu'une métropole et nous n'avons pas à rougir de notre histoire.
Il n'y a donc rien d'exceptionnel à la nomination d'Harry Roselmack.